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Notre-Dame-des-Landes : l'Etat discute déjà avec Vinci

Des plots et barrières bloquent une départementale traversant la zad de Notre-Dame-des-Landes, le 16 janvier 2018 près de Nantes [LOIC VENANCE / AFP] Des plots et barrières bloquent une départementale traversant la zad de Notre-Dame-des-Landes, le 16 janvier 2018 près de Nantes [LOIC VENANCE / AFP]

Une première réunion entre l'Etat et le géant du BTP Vinci, qui devait construire et exploiter l'aéroport finalement abandonné de Notre-Dame-des-Landes, s'est tenue dès mercredi soir, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier.

Organisée à la suite de l'annonce par Edouard Philippe de l'abandon du projet controversé, cette réunion marque le début des «discussions» voulues par l'exécutif autour d'une probable indemnisation du groupe français par l'Etat.

Les rapporteurs de la médiation avaient estimé qu'un abandon du projet pourrait contraindre l'État à indemniser Vinci jusqu'à 350 millions d'euros, un montant «parfaitement contestable» pour le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Après l'annonce de l'abandon, Vinci s'était contenté de dire mercredi qu'il se tenait, «plus que jamais (...) à la disposition de l'Etat».

Les routes d'accès libérées «d'ici la fin de la semaine prochaine»

Les routes d'accès à Notre-Dame-des Landes seront libérées «d'ici la fin de la semaine prochaine», a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui souhaite que cela se fasse «par la discussion et la négociation" plutôt que par la force.

«Nous souhaitons libérer les routes (...) Ça ne peut pas tarder, ce sera (fait) d'ici la fin de la semaine prochaine», a déclaré le ministre sur CNews.

Les occupants de la zone de Notre-Dame-des-Landes ont annoncé mercredi leur volonté de rouvrir les routes, après l'annonce par le Premier ministre Edouard Philippe de l'abandon du projet controversé d'aéroport, tout en exprimant également leur «refus de toute expulsion».

Si les opposants ne libéraient pas les routes, «nous le ferons, bien évidemment», a affirmé Gérard Collomb : «Mais nous préférons le faire par la discussion et la négociation plutôt qu'en envoyant un certain nombre d'engins qui le feront à leur place».

Le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb lors de l'annonce de l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 17 janvier 2018 à Paris [CHARLES PLATIAU / POOL/AFP]
Le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb lors de l'annonce de l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 17 janvier 2018 à Paris[CHARLES PLATIAU / POOL/AFP]

«Ce que nous voulons assurer dans un premier temps, c'est la circulation sur les routes, faire en sorte que ces lieux deviennent normaux et ensuite nous donnons deux mois, le temps de la trêve hivernale (pour que les occupants zadistes évacuent les lieux, ndlr). Nous positionnons un certain nombre de forces dans le temps de manière à pouvoir contrôler ces lieux sur deux mois, trois mois, quatre mois, le temps qu'il faudra pour pouvoir arriver à pacifier», a ajouté le ministre de l'Intérieur.

Interrogé sur le choix du gouvernement, M. Collomb a évoqué une question de coût, affirmant que «sur l'ensemble du projet, c'est environ 400 millions d'euros en moins par rapport à ce qu'on aurait dû engager si on avait fait (l'aéroport de) Notre-Dame-des-Landes».

Après des années de controverse, l'exécutif a annoncé mercredi l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, malgré des décisions de justice et une consultation locale favorables, au profit d'un réaménagement de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Edouard Philippe a donné «jusqu'au printemps» aux «squatteurs» pour quitter la «zone de non droit» de Notre-Dame-des-Landes.

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