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Démantèlement du plus grand campement de migrants à Paris

Les forces de l'ordre ont lancé mercredi matin l'opération d'évacuation du plus gros campement de migrants parisien, où quelque 1.700 personnes ont été recensées au nord-est de la capitale, a constaté une journaliste de l'AFP.

L'opération a débuté peu après 6h sur le campement du «Millénaire», au coeur d'une bataille politique entre le gouvernement et la mairie de Paris.

Cette évacuation, la 35e organisée dans la capitale depuis trois ans, «conduira à l'hébergement temporaire des personnes concernées dans une vingtaine de sites de Paris et de la région parisienne», a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb dans un communiqué.

Les deux autres gros campements à Paris évacués «dès que possible»

D'autre part, les forces de l'ordre évacueront «dès que possible» les deux autres gros campements de migrants à Paris, a annoncé le préfet de la région Ile-de-France.

«Les autres campements seront évacués des que possible et si possible la semaine prochaine», a annoncé à la presse Michel Cadot lors de l'évacuation du campement du «Millénaire». Deux autres campements sont installés depuis des mois dans le nord-est de Paris : au Canal Saint-Martin ou vivent quelque 800 migrants et porte de la Chapelle (300 à 400 personnes).

La mairie de Paris salue l'évacuation mais veut des solutions «pérennes»

La mairie de Paris a salué l'évacuation mercredi par les forces de l'ordre du plus grand campement de migrants de la ville, la jugeant toutefois «tardive», et plaidant pour un travail en «partenariat» avec l'Etat pour élaborer des solutions «pragmatiques» et «pérennes».

Bruno Julliard, 1er adjoint à la mairie de Paris, a salué sur RTL cette «mise à l'abri de plusieurs centaines de migrants» que «nous demandions quotidiennement depuis quatre mois» : la situation sanitaire était «dramatique» et «les conditions de sécurité extrêmement inquiétantes», a-t-il souligné, évoquant la mort de deux migrants.

La mairie a précisé dans un communiqué que «40% des personnes seront mises à l'abri à Paris intramuros, la Ville de Paris fournissant à elle seule 780 places d'hébergement».

Mais cette mise à l'abri est «très tardive», a noté M. Julliard, après des semaines de bras de fer entre le gouvernement et la Ville.

Ian Brossat, adjoint au Logement, a regretté sur Francer Inter «le temps perdu», critiquant «une certaine mauvaise volonté de la part du ministre de l'Intérieur» Gérard Collomb.

«L'urgence maintenant c'est de nous mettre autour d'une table avec l'Etat, les associations, pour (...) définir des modalités de travail partenarial, en commun, avec l'Etat, que nous appelons de nos voeux depuis le début, pour que d'autres campements ne voient pas le jour en plein coeur de Paris», a plaidé Bruno Julliard.

Il a rappelé que le centre de premier accueil ouvert porte de la Chapelle sous le précédent gouvernement avait «porté ses fruits» et permis notamment ensuite aux services de l'Etat de «faire leur travail en termes de suivi et de contrôle administratif».

La proposition de la mairie d'en rouvrir un, sur le même principe, «reste d'actualité», a souligné la Ville dans son communiqué.

Mais «quand le ministre de l'Intérieur demande à la maire de Paris de mettre en place sur les lieux de campement en train d'être évacués des mobiliers urbains anti-SDF pour que des migrants ne puissent pas se réinstaller, vous imaginez bien que nous n'allons pas, sur les 1.400 km de voirie parisienne, mettre ces mobiliers urbains, ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas crédible», a fait valoir Bruno Julliard.

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