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Affaire Benalla : l’Assemblée a rejeté les deux motions de censure

Droite et gauche ont défendu mardi, sans succès, deux motions de censure ciblant Emmanuel Macron sur l'affaire Benalla, mais fustigées par Edouard Philippe qui a promis «de ne pas ralentir» les réformes.

Cette double mise en cause - une première depuis 1980 - de la responsabilité du gouvernement dans l'affaire de l'ex-collaborateur du président de la République, est une première sous le quinquennat. «Une alerte», selon le terme du patron du PS, Olivier Faure, symbolisée par le report à la rentrée de la révision constitutionnelle voulue par le chef de l'État.

Sans surprise, seuls 143 députés ont voté la première motion LR, loin de la majorité requise des 289 voix. Insoumis et communistes l'ont votée, comme 11 non-inscrits, dont Marine Le Pen, mais pas les socialistes.

La seconde motion de gauche, pour laquelle socialistes, communistes et insoumis avaient surmonté leurs divisions afin d'obtenir les 58 signatures requises, a obtenu elle seulement 74 voix, LR ne la votant pas.

A la veille de la fin de la session extraordinaire, oppositions et majorité se sont livrées à de vives passes d'armes, avec huées et claquements de pupitres.

Cette affaire «laissera des traces»

Ce «scandale, c'est celui d'un chef de l'État qui a protégé, qui a privilégié un homme qui lui a rendu des services», «barbouze s'il en est», a d'abord tonné le patron du groupe LR Christian Jacob, pour qui cette affaire «laissera des traces politiques et morales pour le chef de l'État».

Pour la motion PS-LFI-PCF, le communiste André Chassaigne a enchaîné sur «l'affaire Macron-Benalla» qui «a permis de lever le voile sur la réalité de l'exercice du pouvoir par le président» et «ouvert une plaie qui ne se refermera pas».

Et les différents orateurs d'oppositions de multiplier les attaques contre la «dérive monarchique» (Valérie Rabault, PS), faisant le lien avec le projet de réforme institutionnelle que tous combattent, «téléscopage significatif et remarquable» pour Jean-Luc Mélenchon.

«Des motions de blocage»

Dans sa riposte d'une vingtaine de minutes, Edouard Philippe a déploré une «volonté d'atteindre» Emmanuel Macron et renvoyé le PS à sa lenteur à réagir sur l'affaire Cahuzac, et LR au refus de Nicolas Sarkozy d'une commission d'enquête sur les sondages de l'Élysée.

Sur l'affaire Benalla, «la démocratie a fonctionné» avec des enquêtes administrative, judiciaire et parlementaires, a-t-il martelé. Et, selon lui, «les faits ne permettent à personne d'évoquer je ne sais quelle milice parallèle».

Profitant de la tribune pour défendre son bilan de l'an I, le Premier ministre a estimé que «vos motions de censure ne sont rien d'autre que des motions de blocage» avec «l'espoir de ralentir le rythme de la transformation». «Nous ne ralentirons pas, nous ne lâcherons rien, nous irons jusqu'au bout de notre projet», a-t-il promis.

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