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Chasse : Hulot dénonce l'influence des « lobbies dans les cercles du pouvoir »

Nicolas Hulot pointe du doigt la présence des lobbies autour du pouvoir. [RED TANNEAU / AFP]

Nicolas Hulot a dénoncé mardi la «présence des lobbies dans les cercles du pouvoir», illustrée par celle d'un conseiller politique des chasseurs lors d'une réunion lundi à l'Elysée qui a «achevé» de le convaincre de quitter le gouvernement, rapporte l'AFP.

Des déclarations qui ont provoqué la «stupeur» de l'intéressé, Thierry Coste, conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), qui a renvoyé l'ancien militant à son propre rôle de «lobbyiste» avant son entrée au gouvernement.

Lundi après-midi, Emmanuel Macron a organisé une deuxième réunion de haut niveau sur la chasse en six mois, avec notamment le président de la FNC Willy Schraen, Nicolas Hulot et son secrétaire d'État Sébastien Lecornu qui pilote la réforme. Était également présent Thierry Coste «à qui j'ai dit frontalement qu'il n'avait rien à faire là», a affirmé Nicolas Hulot sur France Inter.

Hulot : «qui a le pouvoir ? Qui gouverne ?» 

«Ça va paraître anecdotique mais pour moi c'était symptomatique et c'est probablement un élément qui a achevé de me convaincre que ça ne fonctionne pas comme ça devrait fonctionner», a-t-il ajouté. «C'est symptomatique de la présence des lobbies dans les cercles du pouvoir. Il faut à un moment ou un autre poser ce problème sur la table parce que c'est un problème de démocratie : qui a le pouvoir, qui gouverne ?»

Il a toutefois assuré que sa décision de démissionner, arrêtée lundi soir, n'avait pas été provoquée par cette réunion sur une réforme qui «peut être importante pour les chasseurs, mais surtout pour la biodiversité».

«Mais ne pensons pas que ma décision vient simplement d'une divergence sur la réforme de la chasse, c'est une accumulation de déceptions et mais c'est surtout parce que je n'y crois plus», a-t-il déclaré dans des propos rapportés par l'AFP.

Le conseiller des chasseurs regrette son départ

Les chasseurs se sont montrés surpris de ces propos. Willy Schraen a décrit sur BFMTV une réunion «tout à fait normale» sans «aucun éclat de voix, aucun bras jeté en l'air». «Il a totalement menti», a assuré de son côté Thierry Coste, décrivant simplement un Nicolas Hulot «bougon».

«La chasse d'un côté et le lobbyiste des chasseurs de l'autre sont un beau prétexte mais ne correspondent en rien à la réalité», a ajouté le conseiller des chasseurs à l'AFP, notant qu'il avait déjà participé à des réunions dans le bureau de Nicolas Hulot. 

«Je regrette franchement son départ parce qu'il était utile», a-t-il ajouté, même s'il l'a «combattu pendant des années».

Le permis de chasse passe de 400 à 200 euros

«Lorsqu'il parlait à l'oreille de Jacques Chirac, c'est lui qui a poussé à l'interdiction des chasses présidentielles. Lorsqu'il parlait à l'oreille de Jean-Louis Borloo, c'est lui qui a conseillé et obtenu de ne pas mettre les chasseurs dans le Grenelle de l'Environnement (...) J'ai toujours dit qu'il était comme moi, lobbyiste», a insisté Thierry Coste.

Quant aux arbitrages pris lundi sur la réforme de la chasse par Emmanuel Macron, ils étaient «plutôt équilibrés», a-t-il estimé, notant des «résultats» obtenus par Nicolas Hulot.

Les chasseurs ont obtenu du président Macron, qui a plusieurs fois exprimé son soutien à la pratique de la chasse, une baisse du permis national de chasse de 400 à 200 euros par an, qu'ils réclamaient depuis longtemps.

En revanche, le chef de l'État a approuvé la fusion de l'Agence française pour la biodiversité (AFB) et de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), notamment pour mutualiser les ressources de police de l'environnement. «Les chasseurs se sont toujours opposés à ça», a noté le conseiller de la FNC.

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