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Tout savoir sur la rentrée 2018

[Le ministre de l'Education nationale, jean michel Blanquer. [AFP / ERIC FEFERBERG].

Classes dédoublées en CP et CE1, «plan mercredi», «devoirs faits», mais aussi évolution du lycée... alors que 12 millions d'élèves feront leur rentrée le 3 septembre, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a présenté, mercredi 29 août, les principaux changements de l'année scolaire qui s'ouvre.

Le téléphone portable interdit au collège

C'est LA mesure qui fait sans doute le plus de bruit. Promesse de campagne d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle de 2017,  le téléphone portable sera donc désormais interdit dans les écoles et collèges, sauf pour les usages pédagogiques (en classe), et dans des cas spécifiques pour les enfants en situation de handicap.

En conférence de presse, Jean-Michel Blanquer a précisé que cette interdiction du téléphone portable s'inscrivait aussi plus largement dans la lutte contre le cyberharcèlement et contre l’addiction aux écrans. «Les élèves doivent se regarder, se parler», a insisté le ministre de l'Education nationale. 

Des classes de CP et CE1 dédoublées dans les quartiers prioritaires

Après les fameux «CP à douze», soit les 2.200 classes de CP déjà dédoublées dans les réseaux d’éducation les plus prioritaires (REP +), en cette rentrée vont venir s'ajouter 4.700 classes de CP dans les réseaux REP (non renforcés) et classes de CE1 en REP+. 

Comme il ne cesse de le marteler depuis sa nomination à la rue de Grenelle, Jean-Michel Blanquer a réaffirmé le fait que l'école primaire constituait sa première priorité. 

Le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les zones les plus défavorisées s'inscrit donc dans cet objectif. 

Selon les estimations fournies par le ministre, la mesure doit toucher 200.000 élèves cette année, puis 300.000 à partir de 2019. 

Dans son ensemble, celle-ci est plébiscitée par les enseignants concernés, même si certains syndicats ont dénoncé des problèmes, d'organisation et de locaux notamment. 

Des évaluations plus nombreuses, une orientation repensée

Après les évaluations introduites l'an passé à l’entrée du CP et de la classe de sixième, Jean-Michel Blanquer a rappelé que de nouveaux tests vont faire leur apparition en CE1.

En conférence de presse, le ministre de l'Education nationale a insisté sur le fait que ces évaluations se faisaient avec l'objectif de «mieux accompagner les élèves vers la réussite».

A cet égard, Jean-Michel Blanquer en a profité pour communiquer les premiers résultats des évaluations faites en 6e l'année dernière. D'après les chiffres communiqués par le ministre, 43 % des élèves de 6è en REP ne maîtrisent ainsi pas les fondamentaux en maths (contre 27 % des autres élèves). Le dédoublement en zones prioritaires devrait, selon lui, combler ce fossé.

Enfin, les lycéens de seconde passeront également «un test de positionnement» en français et en mathématiques.

Jean-Michel Blanquer a indiqué que leur emploi du temps comprendrait également désormais 54 heures, sur l’année, consacrées à de l’aide à l’orientation.

A noter que les lycéens qui font cette année leur rentrée en seconde seront les premiers à passer le bac «nouvelle formule» en 2021. Les changements induits cette année doivent ainsi aider sa mise en place. 

Des programmes de primaire et de collège «infléchis»

Souhaitant améliorer les résultats des élèves en français et en maths, le ministre a confirmé qu'au primaire une dictée quotidienne est prévue pour améliorer l'apprentissage de l'orthographe et de la langue, tandis que le controversé «prédicat», mis en place il y a un an pour remplacer les traditionnels COD et COI, va disparaître des programmes.

Concernant les mathématiques, les quatre opérations de calcul (addition, soustraction, multiplication et division) devront être abordées dès le CP.

Dans le cadre du programme de l'«enseignement moral et civique», les élèves de CE2 devront apprendre par cœur le premier couplet de la Marseillaise et connaître les principaux symboles républicains.

Sur une note peut être plus anecdotique, Jean-Michel Blanquer a par ailleurs confirmé que, cette année encore, une rentrée en musique sera encore organisée cette année pour accueillir les élèves. Il s'agit, pour le ministre, d'un signal fort «en termes culturel, mais aussi en termes de climat et d’état d’esprit».

Introduction du «plan mercredi» et déploiement accru du dispositif «devoirs faits»

Alors que plus d'un tiers des communes sont repassées à la semaine de quatre jours d'école, une initiative laissée à l'appréciation des communes par le ministre de l'Education, toutes les communes qui le souhaitent pourront dès septembre proposer en lieu et place un temps de loisirs le mercredi. 

Appelé «plan mercredi», ce «temps d'épanouissement personnel», comme l'a appelé le ministre se fera en appui avec les collectivités locales et les communes (un quasi dédoublement de l’aide allouée aux communes est prévu).

Concernant le dispositif «devoirs faits» mis en place l'an passé, Jean-Michel Blanquer a indiqué qu'il serait amplifié cette année dans tous les collèges de France, en plus d'un enseignement facultatif de chorale.

Interrogé sur la possibilité d'appliquer le dispositif «devoirs faits» en primaire, le ministre a indiqué être favorable à cette idée, mais que cela devait se faire «par étapes», sans toutefois préciser de calendrier.

Un «plan internat» et des annonces pour renforcer l'égalité femmes-hommes en perspective

Au-delà des mesures s'appliquant d'ores-et-déjà en cette rentrée, le ministre de l'Education nationale a annoncé le lancement, dans les prochains jours, d'un «plan internat», sans toutefois en dire plus à ce sujet.

Jean-Michel Blanquer a, par ailleurs, confirmé que son ministère travaillerait de concert avec la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa afin de renforcer l'egalité entre les filles et les garçons.

Dans le sillage des affaires Weinstein et #BalanceTonPorc, le président de la République, Emmanuel Macron, avait proclamé l'égalité entre les femmes et les hommes «grande cause du quinquennat».

Pour son ministre de l'éducation, cette stratégie doit notamment passer par une éducation à la sexualité, un dossier hautement explosif, auquel s'était confrontée sa prédécesseur Najat Vallaud-Belkacem avec les ABCD de l'Egalité.

Souhaitant désamorcer d'emblée les critiques qui pourraient lui être faites, le ministre a déclaré que l'éducation à la sexualité était souvent un «ventilateur à fantasmes».

Il n'y aura, a t-il tenu à assurer «rien d’explicite», cette éducation sera «respectueuse de la pudeur, adaptée à chaque âge, dans un but de connaître l'enjeu du respect du corps. Un dossier qui sera, à coup sûr, particulièrement scruté. 

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