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Le braqueur évadé de prison Redoine Faïd arrêté dans l'Oise

Le braqueur Redoine Faïd a été arrêté dans la nuit de mardi à mercredi à Creil (Oise), vers 4h du matin, un peu plus de trois mois après sa spectaculaire évasion de la prison de Réau (Seine-et-Marne), a-t-on appris de sources proches de l'enquête à CNews.

Quatre autres personnes ont également été arrêtées par la Brigade de recherches et d'intervention (BRI) (une cinquantaine de policiers étaient mobilisés), dont son frère aîné Rachid Faïd, qui était en cavale avec lui, deux de ses neveux et une femme. Le braqueur, selon des informations de CNews, se trouvait dans une planque de son entourage, dans son quartier du Moulin.

«Il se sentait en sécurité à Creil», a déclaré Yves Lefebvre, secrétaire général unité SGP police à CNews.

Des armes, dont un pistolet mitrailleur, ont été retrouvées lors de cette opération qui s'est déroulée sans incident.

Redoine Faïd a été condamné en avril à 25 ans de prison pour son rôle d'«organisateur» dans un braquage raté en 2010, qui avait coûté la vie à une policière municipale.

L'homme s'était échappé, le 1er juillet dernier, de la prison de Réau en Seine-et-Marne, avec l'aide d'un commando armé, qui avait auparavant pris en otage un pilote d’hélicoptère.

Deux hommes portant des cagoules et des brassards de police, équipés de fusils d'assaut de type Kalachnikov et de disqueuses, avaient sauté de l'appareil qui survolait la cour d'honneur du centre pénitentiaire de Réau, près de Melun. Après avoir scié plusieurs portes et lâché des fumigènes, ils avaient récupéré Redoine Faïd au parloir.

Il y a à peine un mois, le 5 septembre, la police a mené des perquisitions, notamment dans l'Oise, ciblant des proches de Redoine Faïd. Il n'y avait alors eu aucune arrestation.

«Dysfonctionnements»

Le 10 juillet, les enquêteurs ont mis la main au nord de Paris sur un sac contenant notamment des armes, des cagoules et une disqueuse qu'ils soupçonnent d'avoir appartenu au commando.

Une semaine auparavant, le dernier véhicule connu à bord duquel le fuyard pourrait avoir pris place avait été également retrouvé dans le nord de la région parisienne.

Puis le 24 juillet, le fugitif de 46 ans a échappé de peu aux forces de l'ordre, dans le Val-d'Oise. Une course-poursuite avec des gendarmes s'est terminée dans le parking d'un centre commercial de Sarcelles où Redoine Faïd et son complice ont abandonné leur voiture et réussi à s'enfuir. Des fausses plaques d'immatriculation et des explosifs factices ont été découverts dans le véhicule.

Sous le feu des critiques de l'opposition, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a reconnu fin juillet, lors de la présentation du rapport de l'inspection générale de la justice, commandé dans la foulée de l'évasion, «une série de dysfonctionnements» à la prison de Réau.

Des filins seront installés au-dessus de la cour d'honneur, où s'était posé l'hélicoptère, entre autres adaptations.

L'Administration pénitentiaire avait également été pointée du doigt, jugée «insuffisamment réacti(ve)" par l'inspection. Le transfert de Redoine Faïd avait en vain été demandé par la Direction interrégionale d'Ile-de-France, qui avait noté une «menace sérieuse (de) passage à l'acte» de la part du détenu. «La réponse a tardé», avait tancé la garde des Sceaux.

Surnommé le roi de l'évasion, Faïd s'était déjà évadé le 13 avril 2013 en moins d'une demi-heure de la prison de Lille-Sequedin, en prenant quatre surveillants en otages, qu'il avait utilisés ensuite comme boucliers humains. Il avait été repris six semaines plus tard en région parisienne.

«Habitué à la cavale», le fugitif a été présenté par la police judiciaire comme un «individu dangereux».

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