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Accusé de corruption avant un match PSG-OM par un ex-proche, Bernard Tapie dément

Marc Fratani alors collaborateur de Bernard Tapie à Marseille le 20 novembre 2012 [BORIS HORVAT / AFP/Archives] Marc Fratani alors collaborateur de Bernard Tapie à Marseille le 20 novembre 2012 [BORIS HORVAT / AFP/Archives]

Marc Fratani, ex-collaborateur de Bernard Tapie avec qui il est désormais en froid, raconte avoir «participé une fois à un achat d'arbitre» avant un match PSG-OM, dans un entretien au journal Le Monde où il évoque d'autres mauvaises pratiques.

«J'ai participé une fois à un achat d'arbitre. C'était pour un match contre le Paris Saint-Germain, à Paris. Le lendemain de la rencontre, je suis allé lui remettre dans un endroit discret ce qui était convenu», explique celui qui a été successivement chauffeur, attaché parlementaire puis assistant personnel de Bernard Tapie, ancien président de l'Olympique de Marseille (1986-1994).

«La corruption n'était pas intensive, il ne s'agissait pas d'acheter tous les matches», affirme Fratani, lequel dénonce les pratiques de son ancien patron et de Jean-Pierre Bernès, ex-directeur sportif du club.

Bernard Tapie lors d'une conférence à la Chambre de Commerce de Liège le 27 septembre 2018 [Emmanuel DUNAND / AFP/Archives]
Bernard Tapie lors d'une conférence à la Chambre de Commerce de Liège le 27 septembre 2018 [Emmanuel DUNAND / AFP/Archives]

«À partir de 1988-1989, il (Bernès) se lance avec Tapie dans une entreprise de corruption qui va durer quatre saisons», dit-il au Monde, affirmant avoir été «au courant de toutes les activités» de Bernès : «Je les ai couvertes et il m'est arrivé d'y participer.»

«On est chez les fous», s'est exclamé Tapie sur RTL en précisant vouloir «demander aux tribunaux de se saisir de ses déclarations pour connaître le nom de l'arbitre». L'ancien président de l'OM a ajouté que les actes de corruption présumée d'arbitre lorsqu'il dirigeait Marseille ne le «concernent plus».

Les années Tapie sont celles du succès pour l'OM qui remporte notamment, sous sa présidence, plusieurs fois consécutivement le championnat de France jusqu'à l'apothéose de 1993 et le sacre en Ligue des champions.

Mais son mandat est terni par des soupçons de corruption, rendus plus crédibles après l'éclatement de l'affaire «VA-OM». Valenciennes avait alors rendu public la tentative de corruption d'un dirigeant marseillais envers plusieurs de ses joueurs en mai 1993, six jours avant la finale de la prestigieuse Coupe d'Europe.

Le titre de champion de France 1993 sera retiré par la suite à l'OM, par ailleurs interdit de compétitions européennes l'année suivante.

«Dans l'affaire VA-OM, Tapie a toujours déclaré qu'il avait été "condamné à tort". Mais j'étais là, et je n'étais pas seul, le jour où il a demandé que 250.000 francs soient versés à Bernès avant qu'il s'en aille à Valenciennes. Tapie a bien été le commanditaire de l'acte de corruption», affirme Fratani.

Fratani décrit aussi les méthodes utilisées à l'époque selon lui pour affaiblir les équipes adverses. «On déstabilisait aussi l'adversaire en utilisant des psychotropes : du Haldol, un anesthésiant. À l'aide de seringues à aiguilles ultra fines, le produit était injecté à l'intérieur de bouteilles en plastique.»

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