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Election présidentielle en Algérie : qui sont les candidats ?

Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, a déposé sa candidature pour un cinquième mandat, ce dimanche 3 mars[Eric FEFERBERG / AFP]

Abdelaziz Bouteflika a déposé officiellement sa candidature, le dimanche 3 mars, éclipsant ainsi les autres prétendants au pouvoir, pourtant au nombre de six. Si leurs dossiers doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel d'ici dix jours, qui sont, à l'heure actuelle, les personnalités qui briguent la présidence de l'Algérie ?

Abdelaziz Bouteflika 

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Ryad Kramdi/AFP

L'actuel président algérien, candidat pour un cinquième mandat, n'est plus à présenter. Après avoir été plusieurs fois ministre dès les années 1960 et avoir connu l'exil à la suite d'accusations d'extorsions de fond de 1981 à 1987, Abdelaziz Bouteflika est arrivé au pouvoir en 1999. Après une décennie de guerre civile, il a incarné, et incarne encore, le retour à la paix dans l'esprit de nombreux Algériens. 

Mais si une embellie économique a été observée sous ses années de pouvoir, ses opposants lui reprochent, notamment, de ne pas avoir su trouver un levier économique alternatif au pétrole, et d'avoir laissé se développer clientélisme et corruption. 

Abdelaziz Belaid

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STR/AFP

Ce candidat, âgé de 55 ans, auparavant membre du Front de libération nationale (FLN) - le parti de Bouteflika -, a créé en 2012 le Front Al-Moustakbel. Deux ans plus tard, Abdelaziz Belaid, déjà candidat au précédent scrutin présidentiel, avait recueilli 3% des suffrages.

Celui qui entend proposer une véritable alternative aux Algériens, dénonce «la machine administrative au service de Bouteflika» mais aussi la dépendance économique du pays au baril du pétrole, alors même que le chef d’Etat avait promis de s’en affranchir en 1999, lors de son arrivée au pouvoir. Abdelaziz Belaid pointe aussi du doigt une «machine de fraude déjà en place». 

«Tous les cercles de décision ont peur d’un changement qui pourrait menacer leurs intérêts et leur avenir. Le 5e mandat les arrange. Il leur assure la pérennité…», a-t-il déclaré au média algérien El Watan, le 24 février 2019.

Ali Ghediri

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Ryad Kramdi/AFP

Ali Ghediri, général-major à la retraite, semble être un des candidats les plus crédibles aux yeux de l’opinion. L’homme n’est affilié à aucun parti et n’affiche aucun passé militant. Son arrivée fracassante sur la scène politique date de fin 2018.

Mais celui qui semblait séduire les Algériens avec ses promesses de changement et de «IIè République», pourrait en avoir déçu certains.

Selon TSA Algérie, Ali Ghediri aurait chargé son directeur de campagne Mokrane Aït Larbi de déposer son dossier devant le Conseil constitutionnel. Ce geste présumé était interprété par certains comme une façon de préparer l’opinion au dépôt de candidature «à distance» d’Abdelaziz Bouteflika, alors qu’il était encore hospitalisé à Genève, et par conséquent, de faire le jeu du pouvoir en place.

Rachid Nekkaz

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@Nekkaz2019

Cet homme d’affaires, né en France et diplômé de la Sorbonne, a bâti sa fortune grâce aux nouvelles technologies et à l’immobilier. Il souhaite également se présenter au scrutin du 18 avril en Algérie. D’après ses dires, il aurait déjà dû être candidat à deux élections présidentielles.

Comme le rapporte Franceinfo, le quarantenaire affirme en effet s’être fait voler sa voiture dans laquelle se trouvaient les 62.000 signatures nécessaires à la validité de sa candidature pour le scrutin algérien de 2014. Sept ans plus tôt, c'est l'ordinateur contenant les contacts de élus qui lui avaient promis leur parrainage, qui aurait disparu et l'aurait empêché de se présenter en France.

Actif sur les réseaux sociaux, l’homme de 47 ans veut séduire la jeunesse algérienne. Il est connu pour payer les amendes des personnes portant le niqab en France. Il dément, toutefois, être un défenseur du voile islamique.

Il a aussi affirmé à plusieurs reprises que le chef d’Etat, Abdelaziz Bouteflika, était décédé et qu'il était représenté par un dispositif 3D sur les images officielles les plus récentes.

Néanmoins, selon le politologue Naoufel Brahimi El Mili, interrogé par Franceinfo, le dossier de candidature de Rachid Nekkaz n'est pas recevable. Et ce, pour plusieurs raisons constitutionnelles : sa femme n'est pas Algérienne, et il n'a pas vécu pendant dix années consécutives en Algérie, notamment. 

Il semblerait que Rachid Nekkaz ait fait enregistrer son «cousin homonyme», en tant que candidat, à sa place au Conseil constitutionnel, ce dimanche 3 mars. C'est ce qu'il a indiqué le lendemain sur son compte Facebook après qu'un inconnu a été aperçu par la presse à la sortie de l'institution algérienne. Si «mon cousin est élu, on créera immédiatement le poste de vice-président (...) que j'occuperai», a précisé M. Nekkaz, «le président-élu (mon cousin) démissionnera aussitôt» et «je prendrai alors automatiquement le poste de président».

Les autres candidats potentiels

Moins connus, Mahfoud Adoul, président du parti de la Victoire nationale (PVN), et Abdelkader Bengrina, président du Mouvement El-Bina ayant déjà exercé des fonctions ministérielles, ont également déclaré leurs candidatures. Encore plus confidentielles, les candidatures d’Ali Zeghdoud, à la tête du Rassemblement algérien et d’Abdelhakim Hamadi sont également rapportées par Franceinfo.

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