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Gilets jaunes : à quoi faut-il s'attendre pour la 17e journée de mobilisation ?

Manifestation des "Gilets Jaunes" devant l'Arc de Triomphe le 9 mars 2019 à Paris [Bertrand GUAY / AFP] Manifestation des "Gilets Jaunes" devant l'Arc de Triomphe le 9 mars 2019 à Paris [Bertrand GUAY / AFP]

Confronté à une lente décrue depuis plusieurs semaines, le mouvement des «gilets jaunes» cherche samedi un nouveau souffle, avec plusieurs manifestations disparates aux revendications multiples, avant la grande journée nationale du 16 mars pour la fin du débat national.

Après presque quatre mois d'existence, le mouvement reflue depuis plusieurs samedis. Pour l'acte 16, 39.300 manifestants avaient été recensés en France par le ministère de l'Intérieur, dont 4.000 à Paris. Des chiffres officiels régulièrement contestés par les «gilets jaunes» qui professent leur motivation sans faille, à une semaine de la fin du grand débat voulu par l'exécutif pour apporter des solutions politiques à cette vaste contestation sociale.

Le principal événement prévu à Paris, un sit-in sur le Champ de mars, qui devait durer tout le week-end et avait été largement relayée par les figures historiques du mouvement, a vite tourné court. Vendredi soir, une trentaine de manifestants ont tenté d'installer quelques structures près de la Tour Eiffel, mais ont rapidement été délogés par les forces de l'ordre. Le sit-in parisien devait «installer nos rond-points au cœur de la capitale, là où nous serons visibles de tous et entendus», expliquait notamment Priscillia Ludosky.

Cette figure des «gilets jaunes» a participé samedi matin à une action de blocage du pont d'Iena, commune avec les associations Alternatiba et ANV-COP21 (Action non violente-COP21), spécialistes des mobilisations, souvent spectaculaires, sur le climat. Sous la tour Eiffel, une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés devant une banderole moitié jaune, moitié verte, proclamant : «Justice climatique et sociale même combat».

«Des liens se sont créés avec une partie des gilets jaunes car on voit bien que l'injustice sociale est liée à l'injustice climatique et qu'on ne peut pas traiter l'un sans l'autre», affirme Pauline Boyer porte-parole d'ANV-Cop21.

Manifestation des "Gilets roses" le 9 mars 2019 à Paris [Bertrand GUAY / AFP]
Manifestation des "Gilets roses" le 9 mars 2019 à Paris

Dans la matinée, une manifestation de plusieurs centaines de personnes a débuté sur les Champs-Elysées avec pour objectif de faire «converger toutes les mobilisations». Des «gilets jaunes» ont côtoyé devant l'Arc-de-Triomphe des syndicats en gilets rouges, des assistantes maternelles en gilets roses et des femmes manifestant pour l'égalité, au lendemain du 8 mars. «Egalité femme/homme, le compte n'y est pas», pouvait-on lire sur une grande banderole violette.

«Le combat n'a pas changé»

Mais la convergence semble difficile à établir concrètement. Se dirigeant vers le jardin du Luxembourg, une partie du cortège, rassemblant les syndicats et «gilets roses», s'est dissociée des «gilets jaunes», qui sont restés massés en haut des Champs-Elysées.

Manifestation des "Gilets Jaunes" le 9 mars 2019 à Paris [KENZO TRIBOUILLARD / AFP]
Manifestation des «Gilets Jaunes» le 9 mars 2019 à Paris

Nejeh Farhat, 40 ans, un «gilet jaune» de la première heure, a regardé descendre les manifestants, l'air dépité. «C'est une organisation de merde», lâche-t-il sous la pluie. «Dans l'absolu, la convergence c'est pas mauvais, plus on est nombreux plus on est forts, c'est sûr. Mais le combat n'a pas changé, la priorité c'est le frigo. Après l'égalité tout ça, si ça se fait ça se fait. Mais le frigo d'abord».

Des camions de CRS se sont ensuite positionnés sur l'avenue, bloquant son entrée et provoquant, en début d'après-midi, quelques tensions entre manifestants et forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène, de grenades assourdissantes et utilisé un canon à eau, a constaté une journaliste de l'AFP. La manifestation déclarée elle, rassemblant notamment des syndicats et «gilets roses», avec aussi des «gilets jaunes», se poursuivait sans incident vers le Luxembourg.

Une «flashmob» s'est également tenue à la mi-journée au terminal 1 de l'aéroport parisien de Roissy : quelques «gilets jaunes» ont dansé en protestant contre le projet de privatisation d'Aéroports de Paris, avant de défiler sous le regard amusé des touristes. «Pourquoi vendre nos bijoux de famille qui rapporte une manne financière ?», a demandé Philippe de Veulle, avocat de «gilets jaunes».

Des manifestations sont également prévues à Lyon, Besançon, Strasbourg, Lille, Bordeaux, Montpellier, Avignon, à Quimper ou encore au Puy-en-Velay. En Moselle, le maire de la commune de Phalsbourg, Dany Kocher, a pris un arrêté municipal interdisant l'usage des lanceurs de balles de défense (LBD) sur le territoire de sa commune lors de la manifestation. Pour les «gilets jaunes», l'objectif affiché du mois de mars est de renouer avec l'esprit des débuts, lorsque le mouvement avait rassemblé 282.000 personnes à travers la France le 17 novembre.

Prévu le 16 mars, l'acte 18 du mouvement aura lieu le lendemain de la fin officielle du grand débat et espère rassembler "la France entière à Paris" pour lancer un "ultimatum" au gouvernement.

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