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Du «détail de l’Histoire» à «l'Afrique qui vient à nous» : Jean Marie Le Pen, une carrière faite de phrases chocs

Le fondateur du Front national a eu de nombreux démêlés avec la justice.[Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Durant sa longue carrière, l'ancien leader de l’extrême-droite française, qui fait ses adieux à la vie politique mardi, aura multiplié les phrases chocs. Des dérapages, dont lui seul sait s’ils étaient contrôlés ou non, qui lui ont permis d’exister dans le paysage politique français et l’ont entrainé à de multiples reprises devant la justice.

En septembre 1987, Jean-Marie Le Pen avait suscité l’effroi en déclarant que les chambres à gaz du régime nazi étaient «un point de détail de l’histoire de la seconde Guerre mondiale». La justice l’avait alors condamné à l’époque à plus de 180 000 euros d’amende, pour avoir «banalisé» le génocide. Depuis, l’ancien leader frontiste est revenu à plusieurs reprises sur ces propos, en les assumant et les maintenant. Il a de nouveau été condamné en mars 2018 à 30 000 euros d’amende.

«l’inégalité des races»

Jean-Marie Le Pen déclarait ensuite, en 1996, croire à « l’inégalité des races ». Ces propos déclenchent un débat dans le monde politique français, sur la possibilité d’une interdiction du Front national. Le gouvernement renonce finalement à des poursuites judiciaires, estimant que l’arsenal juridique ne permet pas de le faire. Il va en revanche présenter un projet de loi pour durcir la législation contre le racisme. Réinterrogé en 2015, Jean-Marie Le Pen avait maintenu ses paroles, en précisant qu’il avait «dit d’ailleurs que les Noirs courent plus vite que les Blancs et nagent beaucoup moins vite. (…) Il y a bien une petite différence non ? Qu’est-ce qu’il y a de scandaleux à reconnaître ça ?»

«on en fera une fournée»

En juin 2014, à propos de certains artistes, comme Yannick Noah ou Patrick Bruel, qui s’en prenaient au Front national après sa victoire aux élections européennes (24,8 %), en déclarant ne plus vouloir rester en France ou en refusant de chanter dans des communes ayant élu un maire d’extrême-droite (les élections municipales s’étaient déroulées deux mois avant les européennes), Jean-Marie Le Pen avait répondu : «on en fera une fournée un prochaine fois». Des paroles rappelant forcément le sort des juifs dans les camps de concentration nazis. Il a, pour cela, été renvoyé en correctionnelle en février 2017, pour provocation à la haine raciale.

«les homosexuels, c’est comme le sel dans la soupe»

Mis à l’écart progressivement des instances du parti frontiste, il n’en garde pas moins ses habitudes provocatrices. A un journaliste qui lui demandait, en décembre 2016, ce qu’il pensait de la représentation des homosexuels au sein du FN, il répondait : «les homosexuels, c’est comme le sel dans la soupe. S’il n’y en a pas du tout, c’est un peu fade, s’il y en a trop, c’est imbuvable». Quelques mois plus tôt, il avait décrit dans un tweet Florian Philippot, dont il estimait sa fille Marine sous son influence, de «Don Quichotte de la Jaquetta».

La phrase sur la soupe a été qualifié par le tribunal correctionnel comme une injure publique et une provocation à la haine ou à la violence. Jean-Marie Le Pen avait ainsi été condamné en novembre 2018 à 800 euros d’amende. Son avocat avait annoncé faire appel du jugement.

«c’est l’Afrique qui vient à nous, sous toutes ses formes…»

Durant les fortes chaleurs de l’été dernier, et alors que son titre de président d’honneur du Front national lui avait été retiré quatre mois plus tôt, il avait encore déclenché de vives réactions, avec une analogie entre l’immigration et le climat. Alors qu’un journaliste lui demandait s’il souffrait de la canicule, il répondait «je résiste. Finalement, il n’y a pas besoin d’aller en Afrique, c’est l’Afrique qui vient à nous, sous toutes ses formes… y compris climatiques».

Des propos qui avaient fait dire à beaucoup qu’il était peut-être temps d’arrêter de demander son avis à Jean-Marie Le Pen.

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