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Tout savoir sur Yannick Jadot, vainqueur de la primaire écologiste et candidat à la présidentielle

Ancien directeur des campagnes de Greenpeace France, Yannick Jadot assume un positionnement «ni de droite ni de gauche» pour ces européennes. Ancien directeur des campagnes de Greenpeace France, Yannick Jadot assume un positionnement «pragmatique». [Anne-Christine POUJOULAT / AFP]

Yannick Jadot a remporté ce mardi la primaire écologiste et représentera les Verts à l'élection présidentielle. Avec 51,03% des voix, il a devancé de peu son adversaire, Sandrine Rousseau.

Proche du milieu associatif

Après des études d'économie à l'université Paris-Dauphine, durant lesquelles il s'est beaucoup investi dans le mouvement étudiant, Yannick Jadot fait ses premiers pas professionnels dans le milieu associatif. Il travaille en effet pendant quatre années au Burkina Faso puis au Bangladesh, pour des ONG traitant des questions de solidarité internationale et d’environnement. En 1995, il intègre Solagral, une ONG spécialisée dans le suivi des négociations internationales (commerce, environnement, agriculture..) et l’appui aux pays en développement.

Le grand gaillard d'1m91 rejoint ensuite Greenpeace France en 2002, en tant que directeur des campagnes, tout en participant à la campagne présidentielle du candidat vert Noël Mamère cette année-là. Parmi ses coups d'éclat au sein de l'ONG de lutte pour la protection de l'environnement figure son intrusion dans le base de sous-marins nucléaires de l'île Longue, située dans la rade de Brest (Finistère). Au sein de Greenpeace, il participe également en 2006 à la fondation de L'Alliance pour la planète, un rassemblement d'organisations écologistes, dissoute en 2012.

Il a participé à la fondation d'Europe Ecologie-Les Verts

Après son départ de Greenpeace, en 2008, Yannick Jadot fait partie de la petite équipe qui fonde en 2009 Europe Ecologie-Les Verts (EELV), aux côtés de Daniel Cohn-Bendit, Pascal Durand ou encore Jean-Paul Besset.

Ce grand rassemblement écologiste permet au mouvement d'enregistrer un score historique aux élections européennes de 2009. EELV arrive en effet en troisième position, avec plus de 16 % des voix, derrière l'UMP (devenue Les Républicains) et le PS. Cette performance conduit Yannick Jadot, tête de liste de la région Ouest pour ce scrutin, au Parlement européen de Strasbourg, où il siège toujours (il a été réélu en 2014).

Il s'est désisté au profit de Benoît Hamon lors de la présidentielle 2017

En novembre 2016, Yannick Jadot remporte la primaire écologiste pour l'élection présidentielle 2017, en battant déjà à l'époque Michèle Rivasi au second tour, après l'élimination surprise de la favorite Cécile Duflot, ex-ministre du Logement de François Hollande.

En février 2017, le député européen, ancien fan du footballeur des années 70-80 Dominique Rocheteau, annonce qu'il se retire de la course à la présidentielle, au profit du candidat socialiste Benoît Hamon, vainqueur de la primaire du PS, avec lequel il a passé un accord. C'est la première fois depuis 1969 qu'il n'y a pas de candidat écolo à l'élection pour la fonction suprême.

Mais le succès de cette alliance n'est pas au rendez-vous. En effet, lors du premier tour de la présidentielle le 23 avril 2017, Benoît Hamon obtient seulement 6,36 % des suffrages, ce qui le place en cinquième position. Une défaite historique, car c'est alors le pire score du Parti socialiste dans ce type de scrutin depuis 1969.

Il a refusé toute alliance aux élections européennes

Pas question pour Yannick Jadot de faire deux fois la même erreur. Pour les élections européennes de 2019, la tête de liste EELV a refusé toute alliance avec un autre parti de gauche. «Notre priorité est de rassembler les écologistes autour d’une ligne claire, pas de faire de la vieille politique avec ses accords d’appareils et ses confusions», a-t-il expliqué à l'époque dans Le JDD. Yannick Jadot avait décliné l'offre de Ségolène Royal qui se proposait d'être sa numéro deux sur une liste écologiste liée au PS. «Je ne veux pas que mes enfants me disent que j’ai préféré négocier des postes avec le PS que mobiliser pour la planète et l’Europe», avait encore justifié l’eurodéputé dans Le Parisien.

Il a adopté une stratégie «ni de droite ni de gauche»

En rupture totale avec les traditions de l'écologie française, placée à gauche de l'échiquier politique, Yannick Jadot assume un positionnement ni à droite ni à gauche, mais «central». En effet, ce fan du chanteur Alain Bashung veut amener l'écologie sur la voie du «pragmatisme», en prenant exemple sur l'Allemagne, la Belgique et le Luxembourg, où les partis écolos réalisent de bons scores sans s'inscrire dans le clivage droite-gauche.

Ainsi en 2019, dans Le Figaro, Yannick Jadot a par exemple défendu «l'économie de marché, la libre entreprise et l’innovation», des concepts loués davantage par des représentants de la droite habituellement. Une stratégie «pragmatique» qui est loin de faire l'unanimité au sein des Verts comme le montre le très bon score de Sandrine Rousseau au second tour (48,97%), elle qui affichait une ligne beaucoup plus «radicale».

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