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Européennes : la dernière ligne droite est lancée

De gauche à droite, de haut en bas : François-Xavier Bellamy, Raphaël Glucksmann, Manon Aubry, Benoît Hamon, Yannick Jadot, Nathalie Loiseau, Nicolas Dupont-Aignan et Jordan Bardella. [JOEL SAGET / AFP]

Moins de quinze jours avant l’isoloir, la course aux européennes s’ouvre officiellement ce lundi, avec la diffusion des premiers spots de campagne.

Depuis plusieurs semaines, déjà, tous les partis fourbissent leurs armes et, preuve de l’importance de ce scrutin, les meetings des principales têtes de listes ont été marqués, le week-end dernier, par la présence de ténors, comme le Premier ministre, Edouard Philippe (LREM), Laurent Wauquiez (LR) ou encore Jean-Luc Mélenchon (LFI). Alors que l’abstention élevée est une constante des européennes (56 % en 2014), le vote du 26 mai s’annonce plus que jamais crucial pour l’ensemble des formations, chacune ayant autant à perdre qu’à gagner, mais aussi décisif pour le futur de l’Europe.

Un duel LREM-FN à l’horizon

C’est désormais écrit noir sur blanc : un record de trente-quatre listes sont en lice pour ce scrutin. Sans surprise, celles de LREM, conduite par Nathalie Loiseau, et du RN, menée par Jordan Bardella, à égalité avec 22 % d’intentions de vote, devraient se livrer une lutte acharnée, calquée sur le match de 2017. En assurant qu’il fera «tout» pour empêcher l’extrême droite d’arriver en tête, Emmanuel Macron a en effet remis au centre du jeu le clivage entre «progressistes», dont il se prévaut, et «nationalistes».

Quand le parti présidentiel entend entrer au Parlement européen pour «protéger» (les travailleurs, la biodiversité...), celui de Marine Le Pen espère, lui, surfer sur le succès des populistes en Italie, en Hongrie ou en Autriche pour changer les institutions «de l’intérieur». «Ces élections, le président doit les gagner. Pour prouver que son assise électorale est intacte, mais surtout que l’Europe est bien sa colonne vertébrale, sa seule idéologie, libérale et mondialiste – et la seule qui vaille», affirme le politologue Philippe Moreau-Chevrolet. Pour les deux adversaires, l’enjeu est aussi de siphonner les voix de la liste LR qui, amenée à 13 % par François-Xavier Bellamy, veut s’installer comme la «seule alternative crédible».

Une des clés du scrutin sera donc l’attitude des électeurs de centre-droit, notamment les retraités. Si les listes des Insoumis et des Verts, respectivement à 10 % et 7 %, pourraient, elles aussi, tirer leur épingle du jeu en prônant une Europe sociale et écologique, la gauche plus traditionnelle (PS-Place publique, PCF, Génération.s...), affaiblie par les divisions, devrait surtout tenter d’atteindre les 5 % de suffrages nécessaires pour obtenir des élus et rester dans le paysage. Les trois listes gilets jaunes (entre 1 et 3 %) devraient, elles, tout faire pour porter la colère du mouvement.

Un «référendum Macron» ?

Après six mois de crise sociale, ce scrutin, le premier depuis la présidentielle et les législatives qui ont suivi, pourrait aussi bien se transformer en référendum pro ou anti-Macron. En effet, 47 % des Français se disent prêts à sanctionner la politique du chef de l’Etat, selon un récent sondage Ifop. A l’image de Jérôme Rodrigues, figure des gilets jaunes, qui appelle à voter contre Macron, «quitte à ce qu’il finisse deuxième».

Et les difficultés de Nathalie Loiseau, visée par des polémiques, ne devraient pas jouer en sa faveur. «C’est le but ultime des partis tribuniciens : faire de tous les scrutins une autre élection présidentielle», note Frédéric Dabi, de l’Ifop. Au risque de ne faire de celui-ci qu’un enjeu purement national ?

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