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Paris : les naturistes du bois de Vincennes excédés par les pervers

Près de 1.000 personnes se retrouvent chaque jour à l'espace naturiste le week-end. Près de 1.000 personnes se retrouvent chaque jour à l'espace naturiste le week-end.[© Philippe Lopez / AFP]

C'est un désagrément dont les naturistes se seraient bien passés. En pleine canicule et alors que l'espace naturiste du bois de Vincennes bat des records de fréquentation, il semblerait que des pervers aient décidé de jouer les trouble-fêtes.

Installé pour la troisième année consécutive au coeur du bois de Vincennes (12e), l'unique espace naturiste parisien est ouvert environ six mois par an, d'avril à octobre. Non délimité, sans aucune barrière, le lieu est donc gratuit et ouvert à tous... les regards. Et c'est bien ce que regrettent les usagers du site, qui ont récemment fait part de leur inquiétude face à la présence de voyeuristes et exhibitionnistes.

Pour Julien Claudé-Pénégry, le porte-porte de l'Association des naturistes de Paris (ANP), c'est désormais une réalité à prendre en compte, mais qu'il convient surtout de combattre. «Nous avons en effet pu constater des comportements de voyeurisme, d'exhibitionnisme, ainsi que d'autres à caractère sexuel», explique celui qui est également vice-président de la Fédération française de naturisme (FFN).

Pour lui, il s'agit de fantaisies sexuelles auxquelles s'adonnent des personnes malintentionnées qui viennent ici pour «assouvir leurs pulsions». «Nous avons des valeurs à défendre, basées sur la bienveillance et le savoir-vivre. Cela n'empêche que certaines personnes se fichent de cet art de vivre et viennent corrompre la quiétude qui doit perdurer dans cet espace», s'insurge Julien Claudé-Pénégry.

garantir la sécurité des lieux

Pour lutter contre ce fléau, une étroite collaboration a ainsi été mise en place avec les services de sûreté de la ville de Paris, notamment avec la brigade dédiée à cet espace, mais également avec Catherine Baratti-Elbaz, la maire du 12e et Pénélope Komitès, l'adjointe à la mairie chargée des espaces verts, afin de veiller – selon Julien Claudé-Pénégry – à un «retour à une normalité naturiste autour du site».

«Aujourd'hui, on demande d'aller plus loin», poursuit-il, assurant que si quelques remises à l'ordre et interpellations avaient déjà eu lieu, il fallait que ces contrevenants soit davantage punis, afin de garantir la sécurité des lieux. «Les naturistes militent pour que ce lieu puisse, demain, se défaire de ces pervers qui  – considérant que la nudité est offerte à eux – font un amalgame malheureux entre sexualité et nudité. Ces comportements sexuels n'ont pas à s'afficher dans un lieu public», conclut le porte-parole.

Un comportement «loin d'être la norme»

Pourtant, une charte a été apposée à l'entrée du site, rappelant les valeurs et les comportements à adopter dans cet espace naturiste unique à Paris. «Un lieu de mixité, gratuit et ouvert à tous» particulièrement fréquenté les week-ends ou en période de grande chaleur. «Une centaine de personnes y passent chaque semaine et entre 700 et 1.000 personnes s'y retrouvent quotidiennement le week-end», se félicite le porte-parole de l'ANP.

«Dimanche [21 juillet 2019], nous étions 400 au pique-nique – avec beaucoup de femmes – sans personne qui nous embêtaient. Il y avait un cours de yoga, un pique-nique et des jeux pendant l'après-midi dans le meilleur esprit naturiste», temporise Laurent Luft, le président de l'ANP, qui garantit qu'il ne s'agit «pas d'une exception mais de la règle dans cet espace». «Il y a en réalité très, très peu de problèmes», assure-t-il.

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