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La tendance des cairns sur Instagram menace les écosystèmes

Les associations environnementales ne veulent pas forcément interdire les cairns mais aimeraient que les vacanciers remettent les pierres en place après avoir photographié leur œuvre.[KARL-JOSEF HILDENBRAND/DPA/AFP]

Pour garder un souvenir de leurs vacances, de plus en plus de touristes confectionnent des cairns, ces petites tours de pierres empilées, avant de publier leur oeuvre sur les réseaux sociaux. Le geste semble anodin mais, en réalité, il met en danger le littoral français.

Le phénomène a pris une telle ampleur qu'au Cap Fréhel (Côtes-d'Armor) des panneaux de signalisation spécifiques ont été installés pour interdire la pratique. Didier Olivry, délégué au rivage du Conservatoire du littoral breton, indique au Parisien que «plusieurs centaines» de ces sculptures sont réalisées chaque jour.

«Il y en a tellement que les gens finissent par manquer de galets et vont piocher dans les pierres des falaises, déplore-t-il. Ça les déchausse et accélère l'érosion.» La mode des cairns prive également le littoral de la protection des cordons de galets contre les vagues. Sans compter que certains oiseaux, comme le gravelot, «pondent directement dedans, sans nid», ajoute l'expert.

En juillet dernier, des bénévoles de l'association Bretagne vivante se sont retrouvés à Camaret-sur-mer (Finistère) pour replacer les pierres des cairns dans la grève. A cette occasion, Sophie Coat, conservatrice de la réserve naturelle, a rappelé à Ouest-France que la construction d'une de ces tours de galets est passible d'une amende de 1500€.

Aujourd'hui le phénomène s'étend pourtant au delà des plages et du littoral, pour gagner la montagne. Les responsables du Parc naturel régional de Corse tirent la sonnette d'alarme en observant des touristes prélever des pierres assurant une ascension sans danger ou issues de murs en terrasse ancestraux.

Quand on sait qu'au départ, ces petits monticules sont censés jouer le rôle de balise sur les sentiers de randonnée, on peut aussi s'inquiéter de les voir érigés n'importe où. En les suivant, les marcheurs pourraient emprunter la mauvaise direction.

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