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Pollution : Les particules fines, dangereuses pour la santé, sont partout

Au total, la pollution de l’air est responsable en France de 48 000 décès prématurés par an, d’après l’Agence nationale de santé publique. [©Mohd RASFAN / AFP]

Les études faisant état d’une pollution tout aussi insidieuse que préoccupante sur l’ensemble du pays se multiplient.

On les respire à longueur de temps. Elles sont dans l’air de nos logements, de nos moyens de transport, sur notre lieu de travail... Les particules fines, dites PM 2,5 (d’un diamètre inférieur à 2,5 µm), et a fortiori ultrafines (PM 0,1) constituent un risque majeur. Les études scientifiques se multiplient, mettant toujours plus en garde sur leurs effets néfastes.

Un constat qui a même poussé la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, à annoncer que l’indice ATMO de la qualité de l'air allait être révisé sur l’ensemble du territoire pour mieux prendre en compte le risque.

A l’extérieur comme à l’intérieur

Si de nombreuses mesures sont prises pour réduire la concentration en particules fines dans notre environnement, le trafic routier reste malgré tout l’un des secteurs les plus à l’origine de ces polluants. A lui seul, il émet environ 50 % des particules fines et ultrafines. «Ces dernières, qui sont six fois moins épaisses qu’un cheveu, rentrent non seulement dans le système respiratoire, mais peuvent pénétrer jusqu’au système sanguin», précise Charlotte Songeur, ingénieur à Airparif, l’organisme qui scrute la qualité de l’air dans la capitale.

Et si l’on pense pouvoir éviter le danger en prenant les transports en commun, c’est un leurre. Selon une étude publiée hier par l’association Respire, les concentrations de particules fines peuvent carrément atteindre des niveaux dix fois plus élevés à l‘intérieur d’une rame de métro qu’à l'extérieur. La concentration peut parfois égaler les 300 μg/m3 – le seuil d’alerte étant fixé à 40 μg/m3 par jour, selon l’Organisme mondiale de la santé (OMS). Et l’environnement des plus jeunes est loin d’être épargné.

En effet, une étude réalisée entre mars et mai par la fédération France Nature Environnement (FNE) sur des cours d’écoles et de salles de classes de Paris révèle, pour plus de la moitié d’entre elles, la présence de polluants comme les particules fines, le dioxyde de carbone (CO2) ou le dioxyde d'azote (NO2). Enfin, si certains pensent être à l’abri en étant protégés par la climatisation de leur bureau ou bien au chaud chez eux, là encore le constat est sans appel. L’air y est souvent cinq à dix fois plus pollué que l’air extérieur. La raison : des polluants diffusés en continu à cause de l’utilisation de produits ménagers, de meubles dégageant des composés volatils, le tabac, ou encore une ventilation insuffisante.

Des risques sanitaires importants

Le résultat ? Des conséquences dévastatrices pour la santé. Au total, la pollution de l’air est responsable en France de 48 000 décès prématurés par an, d’après l’Agence nationale de santé publique. Les effets peuvent se manifester à court ou long terme et peuvent aller d’affections bénignes (fatigue, toux, irritation des yeux) à des maladies plus graves (asthme, allergies), voire à des pathologies mortelles, comme des maladies cardio-vasculaires, ou des cancers.

«Chez les enfants, on peut même avoir des problèmes de maturation pulmonaires et de croissance pulmonaire», alerte la pneumologue et allergologue Madiha Ellafi. Au-delà des risques pour la santé, la pollution de l’air représente également un coût gigantesque : jusqu’à 100 milliards d’euros par an. Une raison de plus, s’il en fallait, d’agir urgemment.

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