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Le nombre d'expulsions locatives a atteint un niveau record en 2018

En 2018, 15.993 ménages ont été expulsés en présence des forces de l'ordre.[GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Plus de 36.000 personnes ont été expulsées de leur logement en 2018, selon la Fondation Abbé Pierre, qui réclame un plan d'urgence à l'approche de la trêve hivernale.

L'an dernier, 15.993 ménages, soit près de 36.000 personnes, ont été expulsés en présence des forces de l'ordre, contre 15.547 en 2017. Une hausse de 2,9% sur une année, indique l'association qui rappelle que ces données ne comptent pas les ménages, «entre deux et trois fois plus nombreux», qui sont partis avant l'arrivée des forces de l'ordre. 

Cette augmentation «sans précédent de 41% depuis 10 ans et de 152% depuis 2001» alarme la Fondation Abbé Pierre à l'approche de la trêve hivernale qui intervient le 1er novembre. «On bat des records d'expulsions avec les forces de l'ordre année après année. Ça veut dire que notre manière d'agir n'arrive pas à endiguer ce fléau», déplore Christophe Robert. 

L'Etat a toutefois mis en place un plan de prévention des expulsions depuis quelques années qui produit d'ores et déjà des signaux encourageants sans avoir dans l'immédiat d'effet concret sur le nombre d'expulsions car les procédures sont longues.

En 2018, la Fondation a en effet remarqué une baisse des assignations au tribunal et des décisions de justice prononçant l'expulsion. Selon elle, les assignations sont passées sous la barre des 155.500 et les décisions sous celle des 120.000.

LA FONDATION RÉCLAME UN «PLAN D'URGENCE»

Mais cela n'est pas suffisant pour l'association qui réclame depuis mars dernier la mise en place d'un «plan d'urgence», estimé à «100 millions d'euros», qui permettrait, par exemple, de tripler le budget du fonds d'indemnisation des bailleurs. Celui-ci permet aux préfets d'empêcher l'expulsion d'un ménage en compensant financièrement le propriétaire du logement. «Ce fonds est passé de 78 millions d'euros en 2015 à 24 millions en 2017», déplore Christophe Robert. 

Pour enrayer les expulsions, la Fondation propose également de doubler les aides distribuées par les départements aux ménages en difficulté via le Fonds de solidarité logement (FSL). 

Alors que le gouvernement a annoncé en septembre l'accroissement des moyens consacrés au programme d'aide au logement des sans-abris, dit du «Logement d'abord», l'association, qui dit n'avoir obtenu aucune réponse aux propositions apportées, dénonce un paradoxe. «On ne peut pas écoper en permanence les situations difficiles des personnes à la rue, sans intervenir efficacement en amont sur les expulsions locatives», juge Christophe Robert.  

 

 

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