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Immigration : en attendant les annonces, l'Assemblée vote le budget 2020

L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de mardi à mercredi la hausse du budget consacré à l'immigration en 2020. L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de mardi à mercredi la hausse du budget consacré à l'immigration en 2020. [THOMAS SAMSON / AFP]

A quelques heures des annonces du gouvernement, l'Assemblée nationale a voté dans la nuit de mardi à mercredi la hausse du budget consacré à l'immigration en 2020, malgré quelques «réserves» dans la majorité sur le nombre de demandeurs d'asile attendus, jugé sous évalué.

Les députés ont approuvé le budget de la «mission immigration-asile-intégration» de 1,82 milliard d'euros, «une hausse globale de 9,6 % à périmètre constant» par rapport à 2019, selon le secrétaire d'Etat Laurent Nunez.

Mais les mesures que doit annoncer l'exécutif ce mercredi sur les quotas d'immigration économique ou l'aide médicale d'Etat étaient dans toutes les têtes. Le député Christophe Naegelen (UDI-Agir) a par exemple regretté des annonces «un peu tardives par rapport à nos travaux. Il eut été intéressant de pouvoir en débattre ce soir».

Au sujet des quotas, la députée Élodie Jacquier-Laforge (MoDem) espère que le Parlement pourra «jouer un rôle central sur les objectifs chiffrés» par filières économiques, «pourquoi pas lors d'un débat suivi d'un vote».

«Jamais en 2017, il n'avait été question de quotas», a dénoncé pour sa part M'jid El Guerrab (Libertés et territoires), quand le communiste Stéphane Peu fustigeait le «supermarché de la main d'oeuvre qui revient à confier au patronat notre politique migratoire».

Dans ce budget, Laurent Nunez a souligné le soutien apporté à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), «une augmentation de 25 pourcents des effectifs qui s'établiront au total à plus de 1.000 en 2020».

Il a rappelé aussi la volonté du gouvernement de poursuivre ses «efforts en matière de réduction des délais d'instruction» des demandes d'asile pour les ramener à six mois, objectif fixé par la loi asile et immigration de 2018.

Plusieurs députés, y compris dans la majorité, ont jugé que les projections sur lesquelles repose ce budget - stabilisation du nombre de demandeurs d'asile et baisse de 10 pourcents des demandeurs placés sous procédure Dublin (après une première demande dans un autre pays de l'UE) - étaient «optimistes».

Le rapporteur Jean-Noël Barrot (MoDem) s'est ainsi dit «réservé sur l'hypothèse d'évolution de la demande d'asile» en 2020.

Dans l'opposition, Danièle Obono (LFI) a jugé ces projections «sous évaluées», avant de rejeter en bloc la politique migratoire du gouvernement qui offrirait, selon elle, «un boulevard à l'extrême droite».

En 2018, 123.625 personnes ont demandé l'asile en France, en hausse de 22,7% par rapport à l'année précédente et en constant progrès depuis 2015, selon les données de l'Ofpra.

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