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Les Républicains désignent Rachida Dati comme candidate à Paris

La décision a été officialisée ce mercredi 6 novembre au soir.[Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP]

La Commission nationale d'investiture (CNI) des Républicains a officialisé, mercredi 6 novembre au soir, le candidat LR pour les municipales à Paris. Alors que la droite est un champ de ruines dans la capitale, c'est Rachida Dati qui a été choisi pour mener la bataille.

L'ancienne ministre de la Justice et actuelle maire du 7e arrondissement a été préférée à Marie-Claire Carrère-Gée (ancienne secrétaire générale adjointe de l'Élysée sous Jacques Chirac et nouvelle présidente des élus LR de Paris), qui faisait figure d'énorme outsider. Beaucoup moins connue que sa rivale, elle a surtout peiné à émerger et a imposer ses idées dans le débat ces derniers mois.

Courant octobre, c'était Jean-Pierre Lecoq, le maire du 6e, qui jetait l'éponge, considérant que le parti avait déjà sélectionné sa candidate «dès l'été». Il avait alors dénoncé une décision «conduisant à un échec», au détriment d'une stratégie de la «main tendue» et du «rassemblement».

Un choix rassurant mais de repli sur le parti

Car si le choix de Rachida Dati est celui d'une figure connue et rassurante dans ces temps très difficiles pour la droite, c'est aussi celui d'un repli sur le parti. La stratégie de l'ancienne garde des Sceaux est claire  : «mettre des candidats LR partout». Y compris face à des anciens membres du parti.

Et ils sont nombreux. Plusieurs ont déjà rallié Benjamin Griveaux et LREM, parmi lesquels Florence Berthout dans le 5e et Delphine Bürkli dans le 9e, avant peut-être Geoffroy Boulard dans le 17e, sans compter ceux qui pourraient se présenter sans étiquette, comme Philippe Goujon dans le 15e.

D'autres en revanche ont créé ou rejoint un autre mouvement de droite, dont Pierre-Yves Bournazel (fondateur d'Agir) dans le 18e. Dernier en date : Pierre Liscia, catapulté chef de file à Paris de Libres, le parti de... Valérie Pécresse, la présidente ex-LR de la région Ile-de-France.

vers Une situation inédite

Une nouvelle trahison qui illustre bien l'état du parti – aussi bien au niveau national que dans la capitale – depuis des années, dont les bancs sur le conseil de Paris font figure de panier de crabes. Cette désunion explique en partie pourquoi la droite a échoué à conquérir l'hôtel de ville depuis presque deux décennies désormais.

Pour autant, Rachida Dati sera loin de faire office de simple faire-valoir dans cette campagne 2020. En effet, depuis des semaines, les sondages la créditent d'un score se situant aux alentours de 15 %. Or, le seuil pour accéder aux second tour de l'élection est de 10 %.

Dans une situation inédite qui pourrait voir pas moins de cinq têtes de liste passer ce cap et se maintenir (Anne Hidalgo, David Belliard, Benjamin Griveaux, Cédric Villani, Rachida Dati), la candidate LR pourrait ainsi profiter des divisions au sein de l'actuelle majorité municipale ainsi que dans le camp LREM pour tirer son épingle du jeu.

Un vote macroniste en trompe-l'œil ?

D'autant que le vote macroniste massif lors des élections européennes dans la capitale pourrait ne pas représenter une adhésion réelle au parti présidentiel mais plutôt un refus de la candidature très droitiste de François-Xavier Bellamy de la part des électeurs de droite parisiens, assez modérés traditionnellement.

Nul doute que Rachida Dati, maire dans la capitale depuis 2008, pourra s'appuyer sur son expérience et profiter de l'affaiblissement du parti à l'échelle nationale pour mener sa campagne selon la ligne politique adéquate. D'autant que celle qui a déjà tenté d'être candidate LR à la mairie en 2014 – elle s'était retirée au profit de Nathalie Kosciusko-Morizet – sait déjà comment perdre une campagne. Donc aussi comment la gagner ?

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