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Des marches contre les violences faites aux femmes partout en France ce samedi

En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon. [Zakaria ABDELKAFI / AFP]

A quelques jours de la fin du Grenelle consacré à ce fléau, des milliers de personnes sont attendues dans les rues de Paris et dans plusieurs autres villes du pays, samedi 23 novembre, pour dénoncer les violences conjugales et les trop nombreux féminicides recensés depuis le début de l'année.

Organisée par le collectif féministe #Noustoutes, deux jours avant la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, ces visent à «mettre la pression sur le gouvernement» pour agir davantage. Alors qu'en 2018, 121 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, selon le ministère de l'Intérieur, ce chiffre culmine déjà aujourd'hui à 137, selon divers collectifs spécialisés. Au total, quelque 220.000 femmes subissent chaque année des violences sexistes ou sexuelles. En France, une femme est violée toutes les 7 minutes, rappelle le site Madmoizelle.

Du «concret» annoncé lundi

Face à ce fléau, près de 70 organisations, partis politiques, syndicats et associations (Planning familial, CGT, CFDT, EELV, LFI, PS, Unef, SOS homophobie...), ainsi que plusieurs personnalités, dont les comédiennes Muriel Robin, Julie Gayet ou Virginie Efira, ont appelé à défilé. Dans les lycées et les universités, une centaine de groupes de jeunes se sont également constitués pour y participer. Pour rappel, près de 50.000 personnes s'étaient rassemblées l'an dernier dans toute la France, dont 30.000 rien qu'à Paris.

Pressé de toute part d'agir, le gouvernement a lancé début septembre un «Grenelle des violences conjugales», promettant des mesures «concrètes» le 25 novembre, date de la fin du Grenelle sur le sujet. Au menu: améliorer le recueil des plaintes des femmes victimes de violences, désarmer les compagnons violents à la première menace, faciliter le signalement des faits par les médecins... Une soixantaine de propositions ont été remises fin octobre à la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité, Marlène Schiappa, qui devra trancher.

«Pourquoi est-ce si lent ?»

Reste que les associations demeurent sceptiques quant à la portée des futures annonces. «Pourquoi est-ce si lent ?», interroge notamment un collectif dans une tribune publiée par Le Monde. «Les femmes n'ont plus le temps d'attendre. Nous voulons que la 'grande cause du quinquennat' [selon les mots d'Emmanuel Macron] signifie politique publique ambitieuse, avec une méthode, des mesures, des moyens.»

D'après le collectif #Noustoutes, certaines mesures s'avèrent ainsi plus «indispensables et urgentes» que d'autres. Comme l'instauration d'un brevet de la non-violence obligatoire pour tous les collégiens, la formation de tous les professionnels (policiers, procureurs, soignants...) à l'accueil des victimes, la gratuité de leur prise en charge médicale ou psychologique, la création de nouvelles places d'hébergement, ou encore la mise en place de tribunaux dédiés pour juger ces faits plus rapidement. Côté finances, le collectif réclame également une rallonge d'«un milliard d'euros» sur le budget annuel consacré à la lutte contre les violences faites aux femmes (361 millions d'euros en 2018). En substance: un Grenelle, c'est bien, des actes, c'est mieux.

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