En direct
A suivre

Tout savoir sur le général Jean-Marie Gontier, le nouveau patron des sapeurs-pompiers de Paris

Avec ses hommes, Jean-Marie Gontier avait mené les opérations lors de l'incendie de Notre-Dame de Paris. Avec ses hommes, Jean-Marie Gontier avait mené les opérations lors de l'incendie de Notre-Dame de Paris.[© FRANCOIS GUILLOT / AFP]

La brigade des sapeurs-pompiers de Paris a un nouveau chef : le général Jean-Marie Gontier. Reconnu notamment pour avoir mené les difficiles opérations lors de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame, il prendra officiellement ses fonctions ce lundi 2 décembre.

Jusqu'alors deuxième plus haut gradé de la prestigieuse brigade parisienne, il va ainsi succéder au général Jean-Claude Gallet à la tête des 8.500 sapeurs-pompiers de Paris. Il prendra officiellement ses fonctions après s'être recueilli devant le monument en hommage aux quelque 470 pompiers de Paris «morts au feu et morts pour la France» depuis 1870, dans la cour de la caserne de l'état-major de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP), porte de Champerret (17e).

000_1mo5m0_5de3ae202f81a.jpg© Handout / BSPP - Brigade de sapeurs-pompiers de Paris / AFP

Né en 1965 à Montreuil (Seine-Saint-Denis), Jean-Marie Gontier présente un profil de gestionnaire, à travers un parcours oscillant entre l'armée et les pompiers. Celui qui a étudié à l’École militaire préparatoire d’Autun (Saône-et-Loire) puis à l’université du Panthéon-Sorbonne, est titulaire d'un DEA d’économie publique et d'un DESS de sciences-politiques.

Après sa formation d’officier de réserve, il est entré en 1988 à la bridage des sapeurs-pompiers de Paris, comme chef de garde en Seine-Saint-Denis puis dans les Hauts-de-Seine. Avant de devenir, en 1996, commandant de compagnie d'une zone couvrant le sud-ouest de la capitale et la petite couronne proche.

En 1998, Jean-Marie Gontier a alors été muté à l'armée, dans la division du génie-infrastructure, où il a travaillé sur la gestion de l’emploi et des actions de formation des réservistes. En 2002, le militaire a été envoyé à l'étranger et participe à l'opération Silkman en Sierra-Léone. Il est ensuite entré au secrétariat général pour l’administration, où il a effectué du contrôle de gestion jusqu'en 2004.

A son retour dans les rangs des soldats du feu de la capitale, Jean-Marie Gontier a retrouvé un poste lié à la gestion du budget, en tant que chef de bureau. En 2009, il a été promu commandant de groupement, chargé des opérations de secours et de lutte contre l’incendie dans huit arrondissements parisiens et en Seine-Saint-Denis. En parallèle, il avait pour mission de s'occuper du recrutement et de la formation des futurs membres de la brigade. Il a également été élu président de la mutuelle des sapeurs-pompiers de Paris (poste qu'il a occupé jusqu'à cet été).

En 2011, nouveau départ, cette fois pour devenir directeur de la formation humaine et militaire de Polytechnique, où il a siégé en tant que membre du comité exécutif. Enfin, en 2015, Jean-Marie Gontier a rejoint pour la troisième fois la BSPP, comme chef d’état-major puis commandant en second.

Depuis, ce titulaire de la légion d'honneur a effectué plusieurs formations sur la gestion de crise dans des institutions prestigieuses, telles que l'université américaine d'Harvard, le Collège de défense de l'OTAN, le mécanisme européen de sécurité civile ainsi qu'au sein de l'unité de l'armée israélienne chargée de la protection des civils (Home Front Command).

Ces deux dernières années, le général Gontier s'était distingué comme commandant second et en dirigeant notamment certaines des opérations les plus périlleuses de la brigade. Le 15 avril, lors de l'incendie de Notre-Dame, il avait permis avec ses pompiers d'éviter l'effondrement de la cathédrale en protégeant ses deux tours de la contagion des flammes, qui avait déjà ravagé la toiture.

Un statut particulier

Quelques mois auparavant, la brigade avait perdu deux hommes lors de l'explosion de la rue de Trévise, après une fuite de gaz à l'origine de la mort de quatre personnes en tout. Les soldats du feu ont également été confrontés à plusieurs incendies mortels à Paris et en petite couronne, et avaient perdu un membre en septembre 2018 à Villeneuve-Saint-Georges (94), poignardé par un déséquilibré lors d'une intervention.

Formé à la gestion de crise, le général va surtout devoir faire parler ses compétences au quotidien. La BSPP et ses 8.500 pompiers, qui couvre Paris et la petite couronne (92,93 et 94) reste sans cesse sollicitée, avec 500.000 interventions par an, en plus de répondre à plus de 2,7 millions d'appels au secours pour motifs divers.

En raison de son statut militaire, elle n'a pas de structure syndicale et ne participe pas au mouvement actuel de grogne des pompiers professionnels, qui ont été près de 10.000 à manifester à Paris le 15 octobre pour réclamer des augmentations salariales et le maintien de leurs retraites.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités