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«Je veux buter des gens» : le procès de l’ultra-nationaliste qui pensait abattre Emmanuel Macron démarre vendredi

L'accusé envisageait de s'en prendre à Emmanuel Macron lors du défilé du 14-Juillet.[LUDOVIC MARIN / POOL / AFP]

Un ultra-nationaliste est jugé à partir de vendredi à Paris pour avoir voulu commettre un attentat aux contours flous, en 2017. Il aurait voulu s’en prendre aux «musulmans, juifs, noirs, homosexuels» ou encore à Emmanuel Macron.

Initialement prévu le 1er octobre, le procès de Guillaume M., 26 ans, avait été reporté à la suite d'une erreur dans l'ordonnance du juge d'instruction pour saisir le tribunal correctionnel. Ancien membre des Jeunesses nationalistes, ligue d'extrême droite dissoute en 2013, et fasciné par le néo-nazi norvégien Anders Behring Breivik, qui avait tué 77 personnes en 2011, Guillaume M., 26 ans, comparaîtra détenu pour «entreprise terroriste individuelle», un délit peu fréquent.

Ce jeune homme sans emploi, présenté comme solitaire et suicidaire, avait été interpellé le 28 juin 2017 dans sa rue d'Argenteuil (Val d'Oise). L'alerte avait été donnée via la plateforme de signalement des contenus illicites Pharos, par un internaute avec lequel il avait discuté sur le site jeuxvideo.com. «Je cherche une arme, semi-auto obligatoire», «je veux buter des gens», «faire le plus de dégâts possible», y affirmait Guillaume M., selon une source proche du dossier. A Argenteuil, la police avait trouvé sa maison vide. Apercevant les enquêteurs en rentrant chez lui, le suspect était allé acheter des couteaux dans un supermarché, puis avait menacé les policiers au volant de sa voiture.

«Quitte à tomber, autant que ce soit pour tuer un politique»

Pendant l'enquête, il s'était dit attaché à la préservation de la race blanche et décrit comme un peu «mégalo» : «Les deux seraient pas mal, la mort ou la célébrité», avait-il affirmé. Il avait indiqué avoir envisagé «une tuerie de masse» à la kalachnikov, contre «plusieurs personnes de chaque minorité, musulmans, juifs, noirs, homosexuels, franc-maçons». Il disait aussi avoir pensé à un «attentat contre Macron» au pistolet Glock, par exemple le 14-Juillet. «Quitte à tomber, autant que ce soit pour tuer un politique et déstabiliser le système», expliquait celui qui avait tenté deux fois de se suicider par le passé.

La menace était-elle réelle ? «Le dossier est pourri, je n'ai pas d'arme, pas de contact, c'est seulement un fantasme », a assuré le jeune homme aux enquêteurs, indiquant vouloir seulement commettre un «suicide social». Sa défense considère que les poursuites pour entreprise terroriste individuelle sont mal fondées. Elle déplore notamment qu'on accuse son client d'un projet d'attentat à l'arme à feu, alors que les éléments matériels retenus contre lui sont l'achat des couteaux et une vidéo dans laquelle il lance un cocktail molotov en 2015. Chose pour laquelle il avait en outre déjà été condamné. Il encourt cette fois dix ans de réclusion.

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