Cinq membres d’un commando d’extrême-droite ont été interpellés samedi à la suite de saccages commis contre des cafés du centre-ville du Mans, dont un établissement réputé «de gauche» et un bar gay.
Une cinquantaine d’individus, dont des gens «cagoulés, armés de matraques et de battes de baseball» s’en sont pris à des cafés «qui ne correspondent pas à leur vision du monde», a déclaré à l’AFP Christophe Counil, adjoint au maire à la sécurité. «Il y a eu des affrontements avec la police, les gens ont eu très peur.» Dimanche soir, une vitrine du café «Le Lézard» était étoilée, tandis que celle du bar gay Heaven's Café avait été remplacée, a constaté un photographe de l'AFP.
Les violences ont eu lieu après un rassemblement organisé par l’Action Française, visant à commémorer la bataille du Mans, l’un des épisodes les plus meurtriers de la Guerre de Vendée. Le groupe royaliste rejette pourtant tout implication dans les affrontements : «Nos consignes sont très claires, nous interdisons toute action violente», a déclaré Camille Berth, secrétaire général adjoint du mouvement d’extrême-droite.
Le maire du Mans, Stéphane Le Foll, a condamné ces actions sur Twitter : «la justice doit être ferme face à ces comportements inacceptables», a-t-il déclaré.
Hier de graves incidents ont eu lieu dans le centre ville #LeMans
Je salue l’action de la police nationale qui a fait face à une bande d’extrême droite, ils n’etaient pas du Mans mais sont venus pour casser.
La justice doit être ferme face à ces comportements inacceptables.— Stéphane Le Foll (@SLeFoll) December 15, 2019
Les individus interpellés sont nés en 1990 et 2001, d'après France Bleu, et aucun d’entre eux n’est originaire du Mans. Ils ont été placés en garde à vue dès samedi soir, et le Parquet a décidé de renouveler cette garde à vue dimanche, car une enquête est toujours en cours.