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Incendie du péage de Narbonne par des gilets jaunes : prison ferme pour 21 des 31 prévenus

Un véhicule en flamme avait été projeté sur le péage à l’aide d’un chariot élévateur.[RAYMOND ROIG / AFP]

Le tribunal correctionnel de Narbonne a condamné mardi à des peines de prison ferme 21 des 31 prévenus jugés pour le saccage d'un péage et des locaux d'un peloton de gendarmerie en marge d'une manifestation de gilets jaunes, il y a un an.

Le tribunal a assorti ces peines de deux mandats de dépôt, deux maintiens en détention et d'un mandat d'arrêt. Un homme de 29 ans a écopé de la peine la plus lourde, soit cinq ans de prison. Désigné par un autre des prévenus comme conducteur de l'engin ayant servi à projeter un véhicule en feu sur la barrière de péage, il a nié les faits reprochés. Le tribunal a également prononcé une relaxe.

Le 17 décembre, le parquet avait demandé de la prison ferme pour 27 des 31 manifestants, dénonçant dans son réquisitoire «des scènes de chaos, de guérilla, d'apocalypse» commises par «une foule bête et brutale». La procureure Marie-Agnès Joly, qui s'était défendue de vouloir faire des réquisitions pour l'exemple, avait également requis onze mandats de dépôt et le maintien en détention de deux des prévenus.

La nuit du 1er au 2 décembre 2018, lors de l'acte 3 des gilets jaunes, dans cette ville de l'Aude alors fortement mobilisée, environ 200 personnes, dont bon nombre étaient ivres ou sous l'emprise de stupéfiants, s'étaient retrouvées au niveau de la barrière de péage de Narbonne Sud, qui avait été incendiée. Les locaux du peloton autoroutier de la gendarmerie et ceux de la société Vinci avaient été incendiés et pillés.

les dommages et intérêts prononcés en mai

«C'est un jugement mesuré. Il est bien en deçà des réquisitions», a estimé le colonel Marc Gonnet, commandant du groupement de gendarmerie de l'Aude. «Ce qui nous importe est que la quasi-totalité des prévenus a été condamnée, cela confirme les faits. Justice a été rendue. On verra s'il y a appel et comment seront pris en compte les préjudices personnels et collectifs des gendarmes», a-t-il ajouté.

Les avocats des 48 parties civiles, en majorité des gendarmes qui avaient évacué les locaux face à la foule, avaient demandé des réparations solidaires de quelque 700.000 euros, Vinci se réservant pour sa part de réclamer des dommages pour des dégâts estimés à 10 millions d'euros. Mais les jugements sur les dommages et intérêts ont été renvoyés au 12 mai.

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