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6 Français sur 10 désormais concernés par le changement climatique, selon une étude

Les inondations constituent, en France, et de loin, le risque climatique le plus important. [Photo d'illustration GAIZKA IROZ / AFP].

C'est une étude qui intervient dans un contexte particulier. Alors que la tempête Gloria, un épisode méditerranéen remonté d'Espagne, frappe actuellement et durement le sud de la France, le ministère de la Transition écologique indique que, désormais, ce sont plus de six Français sur dix qui sont directement concernés par le changement climatique.

Inondations, glissements de terrain, avalanches, vagues de chaleur, feux de forêt, tempêtes ou cyclones, ces événements tendent à se répéter et marquent régulièrement l'actualité.

Certains d'entre eux ont parfois des conséquences très graves. Entre 1900 et 2017, le ministère de la Transition écologique a ainsi recensé 180 phénomènes particulièrement sérieux, c'est-à-dire ayant causé plus de 10 morts ou plus de 30 millions d'euros de dommages.

Pour les expliquer, les auteurs de l'étude sont catégoriques et affirment que «neuf événements sur dix sont liés aux conditions climatiques».

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Plus préoccupant encore, les scientifiques ont observé que rien que sur les vingt dernières années, la fréquence de ces événements climatiques dit «très graves» a quasiment quadruplé par rapport aux quatre décennies précédentes.

Concrètement, d'un accident par an entre 1950 et 1996, le nombre de catastrophes naturelles majeures imputables au dérèglement climatique est ainsi passé à 3,6 en moyenne sur la période 1997-2017.

Dans ce contexte, si à présent ce sont six Français sur dix qui sont directement concernés par le dérèglement de la planète, il est fort probable que cette proportion augmente encore à l'avenir, d'autant plus que les données les plus récentes remontent à 2016.  

Les inondations, en tête des risques majeurs

Dans le détail, alors que le pays compte aujourd'hui très exactement 34.968 communes, 28.657 sont concernées par au moins un risque climatique.

Et les analyses menées ont permis d'établir que ce sont les inondations, qui constituent, et de loin, le risque le plus important puisque celles-ci concernent 64 % des communes touchées par le changement climatique.

En cause : l'étalement urbain et l'artificialisation des sols qui augmentent non seulement la probabilité de fortes crues, mais aussi celle, dans une moindre mesure, des «mouvements» de terrain.

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Quoique souvent impressionnantes, les inondations ont, avec 4% des morts, pourtant bien moins tué, comparativement aux canicules qui, elles aussi, ont tendance à se multiplier.

«L'essentiel des victimes (85 %) résulte des vagues de chaleur», soulignent ainsi les experts du ministère de la Transition écologique qui rappellent que la canicule de 2003 a, à elle seule, tué plus de 15.000 personnes en France.

Le risque naturel d'incendie est, lui aussi, plus présent que jamais puisque, aujourd'hui, ce sont près de deux communes sur dix (19 %) qui sont en première ligne face aux feux de forêt.

Seulement 20 % des communes (pour le moment) à l'abri

Des agglomérations essentiellement situées à proximité des grands massifs forestiers du Sud-Est (littoral languedocien, Vercors, Lubéron...) et, de manière plus diffuse, dans les massifs forestiers du Sud-Ouest (Landes). 

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L'un dans l'autre, une commune sur dix est même concernée par au moins trois risques climatiques lorsque, à l'autre bout, seules 8.000 (soit 20 % à peine du total) sont exemptes, pour le moment du moins, de tout problème grave d'origine climatique.

C'est le cas, notamment, de certains territoires situés dans la Creuse ou, dans une certaine mesure, en Picardie. Des espaces dans leur ensemble très ruraux, faiblement peuplés et où «les surfaces artificialisées y sont 2,5 fois plus faibles», indique l'étude.

Des adaptations nécessaires

Immanquablement, la multiplication des catastrophes naturelles contraint les particuliers et les politiques à s'adapter. 

Mercredi 15 janvier, le Sénat, à majorité de droite, a justement voté en première lecture une proposition de loi PS visant à réformer le régime des catastrophes naturelles. 

Pour ses auteurs, ce régime, créé en 1982 pour répondre à des événements exceptionnels, a besoin d'être «actualisé», devant la recrudescence des aléas climatiques d'intensité majeure.

Le texte prévoit notamment une réforme du fonds de prévention des risques naturels majeurs, aussi appelé fonds Barnier, et crée un crédit d'impôts qui permettrait aux particuliers de déduire, pour partie, les dépenses engagées pour réaliser des travaux de prévention des dommages dus à des catastrophes naturelles.

Une évolution nécessaire pour ne pas dire primordiale. Selon une autre étude, publiée le 3 décembre dernier par l'ONG Germanwatch, la France serait en effet le 15e pays au monde le plus exposé aux événements climatiques.

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