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Paris : plus de 1.400 personnes évacuées des camps de la porte d'Aubervilliers, la mairie s'insurge

L'évacuation du campement de migrants de la Porte d'Aubervilliers à Paris, où vivaient plusieurs centaines de personnes, a débuté mardi matin. L'évacuation du campement de migrants de la Porte d'Aubervilliers à Paris, où vivaient plusieurs centaines de personnes, a débuté mardi matin. [Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Près de 1.450 personnes – environ 1.200 hommes et 250 personnes en famille –ont été mises à l'abri ce mardi 28 janvier, alors qu'elles étaient installées depuis plusieurs mois dans plusieurs campements insalubres, situés le long du périphérique au niveau de la porte d'Aubervilliers.

Dans le détail, 1.187 hommes seuls ainsi que 249 migrants en famille, dont 93 enfants, ont ainsi pu être mis à l'abri, selon les chiffres communiqués par la préfecture de police de Paris et la préfecture de Paris et d'Ile-de-France, qui ont conjointement mené cette opération.

La 60e évacuation depuis 2015

Réclamée depuis des semaines par les associations de terrain et les élus parisiens, cette opération –la 60e depuis 2015 dans la capitale – ne permettra pas pour autant de régler la présence en nombre de ces personnes migrantes, réfugiées et dublinées, installées là en attente du traitement de leur dossier.

De fait, imméditament après l'évacuation, quelque 500 personnes avaient déjà disposé leurs tentes un peu plus loin, au niveau de la porte de la Villette (19e), selon les informations de la municipalité parisienne, qui craint désormais que les évacuations s'enchaînent les unes après les autres, inlassablement.

La mairie appelle l'Etat à agir

Pour éviter une telle ineptie, Anne Hidalgo, la maire de Paris, et Dominique Versini, son adjointe chargée des solidarités et de la lutte contre l'exclusion ont appelé l'Etat à mettre en place une réelle politique migratoire en France, mais aussi en Europe, qui dépasse les seules frontières de l'Ile-de-France.

«Avec Anne Hidalgo, nous demandons que des centres d'accueil humanitaire [à l'instar de celui qui avait été construit porte de la chapelle, géré par Emmaüs Solidarité, NDLR] soient ouverts dans les différentes régions», a fait savoir Dominique Versini, qui rappelle que plus de 50.000 personnes ont déjà été mises à l'abri depuis 2015.

Même constat pour François Dagnaud. Le maire du 19e assure en effet que cette opération, bien qu'elle soit «un soulagement», «ne règle qu’en partie la situation». Il affiche donc «trois exigences» : celle de la «mise à l’abri de tous les campements», de «repenser l’accueil pour éviter les installations de rue», et de «ne jamais laisser les toxicomanes dans la nature».

Un changement d'approche pour «libérer la zone»

De son côté, Didier Lallement, le préfet de police de Paris – qui assure travailler «dans la continuité des engagements pris» par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner – a annoncé ce mardi matin avoir proposé au ministre «un changement d'approche» qui vise à «libérer la zone» occupée par ces campements de fortune.

Comme cela a été fait porte de la Chapelle, le préfet propose en effet de déployer un important «dispositif policier» une fois l'évacuation terminée, afin d'empêcher des reformations des camps au niveau de la porte d'Aubervilliers. «Vous pourrez constater qu'à la Chapelle, le terrain est libre de toute installation. Nous allons procéder exactement de la même manière», a-t-il poursuivi.

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