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Abus sexuels dans le sport : Riner, Thiney, Golovin… des athlètes appellent à «briser le silence»

«Briser le silence, c’est aussi servir le sport» : plusieurs athlètes français de haut niveau ont appelé mardi dans une tribune à «donner de la voix» à la suite des révélations sur les abus sexuels dans le milieu du patinage français.

«Les révélations récentes d’agressions sexuelles subies par plusieurs jeunes sportifs font trembler le système et réveillent notre colère», ont écrit les membres de la Commission des athlètes de haut niveau du CNOSF (le Comité olympique français), parmi lesquels figurent la star du judo Teddy Riner, la danseuse sur glace Nathalie Péchalat, la joueuse de tennis Tatiana Golovin ou celle de football Gaëtane Thiney.

«Nous exprimons notre soutien et notre solidarité avec les victimes (...) Nous ne pouvons plus nous taire ! Il est temps d’agir collectivement et de prendre conscience que briser le silence, c’est aussi servir le sport», ont poursuivi la cinquantaine de signataires.

La tribune a été publiée sur le site du Parisien, quelques heures après l'annonce de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris, pour viols et agressions sur mineurs par personne ayant autorité sur la victime.

Le scandale a éclaté avec la publication jeudi d'un livre témoignage de Sarah Abitbol, dix fois championne de France de patinage artistique en couple, multimédaillée européenne et mondiale en couple. Elle accuse son ancien entraîneur Gilles Beyer de l'avoir violée alors qu'elle était âgée de 15 à 17 ans, des faits qui se seraient produits entre 1990 et 1992, une période en principe couverte par la prescription.

Vendredi, l’homme de 62 ans a reconnu «des relations intimes» et «inappropriées» avec Sarah Abitbol, lui présentant des «excuses» que cette dernière a refusées.

Dans le même temps, d’autres anciennes patineuses ont émis des accusations contre Gilles Beyer et d'autres entraîneurs.

Mardi, les signataires de la tribune ont plaidé pour «la création d’une cellule d’écoute des victimes, indépendante des fédérations», ainsi qu'un contrôle systématique des casiers et antécédents judiciaires «des bénévoles, des entraîneurs et des dirigeants de clubs et de fédérations». Ils ont aussi appelé à mettre en place des «actions de formation, de sensibilisation et de prévention» et des «mesures législatives» pour les personnes impliquées dans des affaires de violences sexuelles.

Egalement mis en cause pour sa passivité, le président de la Fédération des sports de glace Didier Gailhaguet a été appelé lundi à la démission par la ministre des Sports Roxana Maracineanu.

Il doit s'exprimer ce mercredi à l'occasion d'une conférence de presse mais a fait savoir dès mardi soir que la question de sa démission ne serait pas tranchée avant la fin de l'inspection diligentée par le ministère.

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