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Plan de lutte contre les mutilations génitales et l'excision : un premier bilan présenté

Le plan de lutte contre l'excision avait été lancé en juin 2019 par Marlène Schiappa. [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP].

A l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les mutilations sexuelles féminines, le gouvernement a présenté, jeudi 6 février, un premier bilan de son plan de lutte contre l'excision.

Lancé en juin 2019 par Marlène Schiappa, secrétaire d'État en charge de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, ce plan d'une quinzaine de mesures a ainsi pour but de combattre une pratique qui, encore aujourd'hui, concerne des dizaines de milliers de femmes dans le monde, surtout en Afrique, mais aussi en France.

En 2007, l’Institut national d’études démographiques (Ined) avait ainsi évalué à 60.000 le nombre de femmes victimes de mutilations génitales et excisées vivant dans l'Hexagone. 

Mais selon un rapport du Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié fin juillet 2019, ce serait maintenant 124.355 femmes qui seraient concernées, soit plus du double comparé à la décennie précédente.

Reconnaissant un besoin d'estimer plus précisément ce phénomène, et répondant par là même à une demande émise de longue date par les associations, Marlène Schiappa a ainsi annoncé jeudi, depuis la maison des Femmes à Paris, que 60.000 euros vont être débloqués pour établir une étude fiable de la prévalence de ces mutilations.

De même, pour mieux quantifier et prendre en charge les victimes, le gouvernement a indiqué qu'il allait organiser un signalement «systématique» des filles, adolescentes et femmes mutilées qui accouchent dans les maternités du pays.

Ces éléments quantitatifs sont «indispensables», a tenu à affirmer la ministre, puisqu'ils devraient permettre, a-t-elle dit, de mieux évaluer et, surtout, de combattre ces actes de torture. 

Tous les axes du plan de lutte mis en oeuvre

Plus largement, huit mois après la présentation de son plan de lutte, Marlène Schiappa a assuré que tous les axes de sa feuille de route avaient été mis en application depuis et cela dans leur intégralité.

En matière d'éducation et de sensibilisation, le gouvernement a notamment soutenu «Alerte excision», une campagne de lutte avec un site internet dédié, un tchat en ligne et, parce que le public à risque a entre 12 et 18 ans, une forte présence sur les réseaux sociaux.

Sur le terrain, et plus particulièrement sur les territoires où les phénomènes de mutilations sexuelles féminines tendent à être plus présents, le plan de lutte veut également accentuer la lutte en nouant des partenariats entre l'Etat et tous les acteurs locaux (région, département, collectivités territoriales, Agences régionales de santé, rectorats, autorités judiciaires, associations…) pour appréhender et contrer de façon globale ce fléau.

Un premier partenariat de ce genre, a déjà été signé dans la ville du Havre (Seine-Maritime), a indiqué la ministre, qui veut maintenant le proposer à d'autres territoires, libres à eux ensuite de l’adapter au regard des spécificités locales.

Enfin, une plaquette spéciale a été éditée pour accompagner les professionnels en lien avec des enfants susceptibles d'être victimes. Elle est, dès ce jeudi 6 février, mise en ligne sur le site arretonslesviolences.gouv.fr.

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