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Des travailleurs sans papiers occupent le futur siège du journal Le Monde

Le journal Le Monde va déménager quai d'Austerlitz prochainement. Le journal Le Monde va déménager quai d'Austerlitz prochainement.[MATTHIEU ALEXANDRE / AFP]

Une cinquantaine de travailleurs sans papiers occupaient pacifiquement jeudi 27 janvier le chantier du nouveau siège du journal Le Monde à Paris.

Ils réclamant régularisation et hausse de salaires, a constaté un journaliste de l'AFP.

Principalement originaires du Mali mais aussi du Sénégal, de Guinée et de Côte d'Ivoire, les salariés travaillent pour deux sous-traitants d'Eiffage, CICAD et Golden Clean, en charge des travaux. Les employés des autres sous-traitants au projet continuaient à travailler.

«Cette entreprise (Eiffage) ne donne ni bulletin de salaire, ni équipement individuel de sécurité. Elle se permet de faire ça parce que ce sont des sans-papiers. On est trois ou quatre siècles en arrière !», a expliqué Étienne Deschamps, juriste à la CNT-SO.

«On veut leur régularisation et une hausse de leurs salaires. Payer 40 euros la journée ou la nuit de travail, allant parfois au-delà de sept heures effectuées, ce n'est pas normal», a-t-il poursuivi.

La CNT dénonce «la responsabilité sociale du Monde» dans cette affaire mais  plusieurs travailleurs interrogés la rejette, affirmant que «seul Eiffage est responsable».

«On travaille comme des animaux»

Siku, originaire du Mali et qui travaille pour Eiffage depuis plus d'an, dénonce «l'exploitation» dont ses collègues et lui souffrent.

«J'en ai marre, on travaille comme des animaux. On est exploité. Être payé aussi peu, en liquide, c'est un truc de malade», insiste-t-il.

«Si on n'a pas de réponse aujourd'hui, on va dormir ici. Et s'il faut rester 365 jours ici, on restera. On défend nos droits !», lance un autre Malien, Badara, au milieu des travailleurs rassemblés dans une pièce où transitent les livraisons pour se protéger de la pluie.

Selon Étienne Deschamps, une rencontre est prévue entre Louis Dreyfus, président du directoire du journal Le Monde, et les représentants des deux sous-traitants mis en cause, CICAD et Golden Clean.

Contactée par l'AFP, la direction d'Eiffage n'était pas en mesure de répondre dans l'immédiat.

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