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Redoine Faïd, un procès en appel sous tension pour le braquage d’un fourgon blindé

Redoine Faïd, en 2013, alors recherché par Interpol après son évasion de Sequedin.[INTERPOL / AFP]

Un procès sous haute-surveillance. Redoine Faïd, braqueur multirécidiviste qui s’est déjà échappé deux fois de prison, doit être jugé en appel à partir de ce jeudi 27 février à Saint-Omer (Pas-de-Calais), pour l’attaque d’un fourgon blindé en 2011.

Avec trois autres accusés, il répondra aux accusations de vol en bande organisée avec menace d’une arme, violences en réunion, association de malfaiteurs ou destruction de biens d’autrui. En première instance, en 2017, il avait été condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle.

La bonne tenue du procès reste menacée par la grève des avocats, qui pourrait entraîner son renvoi.

sécurisation optimale dans le secteur

Une vaste organisation a pourtant été mise en place pour ce jugement, vu le pedigree de Redoine Faïd. La crainte d’une tentative d’évasion est tellement forte que le palais de justice a réalisé 250.000 euros de travaux de sécurisation. Durant toute la durée du procès (qui doit se tenir jusqu’au 18 mars), le secteur sera confiné et aucune cérémonie d’obsèques ne pourra avoir lieu dans la cathédrale de Saint-Omer, toute proche.

De telles mesures s’expliquent par ses précédents méfaits : en 2013, à Sequedin (Nord), il s’était évadé de prison en prenant en otage des surveillants et en faisant sauter les portes à l’explosif. En 2018, à Réau (Seine-Maritime), il s’était cette fois échappé de l’établissement pénitentiaire par hélicoptère, avec l’aide de deux complices.

De quoi en faire l’un des détenus les plus sécurisées de France, et entraîner des contestations et des actions de sa part pour protester contre ses conditions d’emprisonnement. Ses avocats ont ainsi annoncé la semaine dernière que leur client avait débuté une grève de la faim et la soif. Ce qui pourrait là encore empêcher la bonne tenue du procès.

un multirécidiviste au casier judiciaire très chargé

Toujours est-il que Redoine Faïd et ses trois co-accusés devront bel et bien s’expliquer sur le braquage d’un fourgon blindé de la société Loomis, au cours duquel deux millions d’euros ont disparu. Le 17 mars 2011, au nord d’Arras, un commando avait obligé le véhicule à s’arrêter derrière un camion-benne, pour tendre une embuscade aux convoyeurs de fonds. Les voleurs avaient placé des explosifs sur le pare-brise et la porte de derrière, pour les faire sauter. Avec leur butin en poche, ils s’étaient alors enfuis avec deux voitures volées, tirant au passage sur un gendarme qui passait par là et pensait intervenir sur un accident (sans le blesser).

Si, selon la défense, Redoine Faïd n’a pas participé au braquage, l’accusation avait pointé de son côté en première instance que sa «signature» est là. «Sur les lieux, les malfrats n’ont commis aucune erreur. Ni ADN, ni autres traces», avait néanmoins reconnu un enquêteur de la PJ de Lille.

Le casier judiciaire de Redoine Faïd est déjà bien chargé. En plus de cette affaire de fourgon dévalisé, il a déjà été condamné à 25 ans de réclusion pour son rôle d'«organisateur» d'un autre braquage, en 2010. Au cours de celui-ci, qui avait été avorté, la policière municipale Aurélie Fouquet avait été tuée. L’homme a également été condamné à dix ans de prison pour son évasion de la prison de Sequedin (il a fait appel). Il doit aussi être jugé prochainement pour celle par hélicoptère de Réau (Seine-et-Marne).

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