Les alevins d'anguille font un véritable carton sur le marché asiatique, en faisant l'espèce la plus braconée en Europe.
Chacune d'entre elles ne pèse que quelques grammes, mais elles rapportent 10 à 20 fois plus que le trafic de certains stupéfiants et nourrissent l'appétit des trafiquants. Car ces alevins d'anguille, une fois adulte, ont une chair très prisée des asiatiques.
Au point que le prix du kilo de chair d'anguille adulte fleurte avec les 8.000 euros, notamment sur le marché japonais. Il s'agit de l'espèce la plus braconnée en Europe. C'est donc une opération de grande ampleur qu'ont décidé de mener 15 pays de l'Union européenne dont la France, ainsi que certains pays hors de l'Europe.
Pendant une semaine, du 17 au 24 février dernier, différents services ont procédé à des batteries de contrôles coordonnés pour étoffer les renseignements sur ce trafic lucratif, les modes opératoires des malfaiteurs, leurs techniques, leurs itinéraires.
En France, c'est l'Oclaesp, l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et la santé publique de la gendarmerie nationale, qui coordonnait cette action visant les zones de pêche, les ports, et certains axes de communication.
Dans l'Hexagone, cette opération a permis l'interpellation de 13 personnes, notamment des braconniers, et la saisie de 70 kg de civelles qui ont été remis en liberté. En France, la pêche d'alevins d'anguille n'est autorisée que pour les pêcheurs ayant une habilitation spécifique et dans la limite de quotas. Leur exportation hors-Union européenne est interdite.