«Les crèches, les écoles, les collèges et les lyçées pourront rouvrir progressivement à partir du 11 mai». Cette annonce d'Emmanuel Macron, lundi 13 avril, a fait vivement réagir les professeurs et les parents d'élèves sur les réseaux sociaux.
Ces derniers s'inquiétent d'une réouverture précipitée et s'interrogent sur les mesures sanitaires.
Donc le 11 mai, je vais devoir dire à mes PS/MS qui voudront me sauter dans les bras après 2 mois sans se voir : « Non mon lapin ! Va à un mètre de distance, j’en veux pas de ton câlin. Tu comprends le virus .. etc» ... Ça va être rigolo ça tient. #Macron20h02 #ecoles #COVID2019
— Camille (@camhmimi) April 14, 2020
perso j'ai 2 enfants à la maternelle elles resteront à la maison...n'importe quoi la reprise des cours tout cela pour faire travailler les parents mais toujours pas de masque ni de test.#11mai #Macron20h #COVID19 #coronavirus #ecoles
— ozguroztemir (@ozguroztemir) April 14, 2020
Ma fille de 10 ans : « Si les rassemblements sont interdits, pourquoi devrions-nous retourner à l’ #ecoles ? A l’ école on se rassemble non ? Comment ils vont respecter les 1 mètres entre nous ? » #coronavirus #11mai @EmmanuelMacron #Macron20h
— Nayaëlla Kenao (@mujioliko) April 13, 2020
Les syndicats inquiets
Plusieurs syndicats ont aussi fait part de leur inquiétude. «C'est tout sauf sérieux de rouvrir les écoles le 11 mai car on nous dit que tous les lieux publics sont fermés, les cinémas, les salles de spectacle, mais pas les écoles, alors que l'on sait que c'est un lieu de haute transmission, de haute contamination, il y a un manque de précaution, ça paraît être en contradiction totale avec le reste», a réagi Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, auprès de l'AFP.
«cela ne paraît pas du tout raisonnable»
«Il va y avoir une forte incompréhension de la part des enseignants, on a l'impression d'être sacrifié sur l'autel de l'économie», a-t-elle poursuivi.
«Reprendre dans un mois, comme si de rien n'était, ce n'est pas possible, car il n'y aura pas plus de gens immunisés, les enfants vont être ensemble à l'école, sans gestes barrière possibles, et ensuite aller dans les familles, chez les grands-parents, cela ne paraît pas du tout raisonnable», a ajouté Francette Popineau.
le flou sur les conditions sanitaires
Du côté du syndicat SE-Unsa, «ce qui ressort de cette annonce c'est» aussi «de l'inquiétude», selon son secrétaire général, Stéphane Crochet, interrogé par l'AFP.
«On nous parle de retour progressif, qu'est ce que ça signifie clairement ? Et c'est le plus grand flou sur les conditions sanitaires dans lesquelles les enseignants reviennent», a-t-il dit, ajoutant qu'ils «ne pourront pas reprendre comme si de rien n'était le 11 mai».
Pour le @SE_Unsa , si l’école s’est arrêtée brutalement en mars, la reprise ne doit pas se faire dans la précipitation. La perspective du 11 mai est rapide au regard de la situation sanitaire actuelle. Il faut assurer la sécurité pour élèves et personnels https://t.co/DShHo7AngE pic.twitter.com/9YPu21kLbN
— SE-Unsa (@SE_Unsa) April 13, 2020
«Tout le monde a entendu les inquiétudes de rebond du virus dans les semaines à venir, les enseignants ne veulent pas être les victimes de ce rebond en étant en première ligne avec des enfants toute la journée qui peuvent être porteurs», a insisté M. Crochet.