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Seine-Saint-Denis : un trafiquant accuse des policiers d'avoir dérobé 90.000 euros lors de son interpellation

L'homme veut profiter du renvoi de son procès pour déposer une nouvelle plainte à l'encontre des deux policiers qui l’ont interpellé en septembre 2018. [©PATRICK KOVARIK / AFP]
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Un homme suspecté de blanchiment et d'association de malfaiteurs accuse les policiers qui l’avaient interpellé à Drancy (Seine-Saint-Denis), en septembre 2018, d'avoir dérobé 90.000 euros lors d'une importante saisie.

Après plus d'un an de détention, le trafiquant de 26 ans vient de sortir de prison, son procès, prévu le 21 avril dernier à Bobigny, ayant été renvoyé à l’année prochaine, rapporte Le Parisien.

interpellé avec 500.000 euros en liquide

En attendant, il a décidé de déposer une nouvelle plainte - la première avait été classée sans suite - à l’encontre des deux policiers qui l’avaient interpellé le 7 septembre 2018, avec près de 500.000 euros en liquide.

L’homme avait été contrôlé initialement pour excès de vitesse. Mais en fouillant le véhicule, les policiers de la Compagnie territoriale de circulation et de sécurité routière (CTCSR93) de Seine-Saint-Denis, avaient découvert à l’arrière du véhicule un sac contenant 488.270 euros au total.

Deux mois plus tard, le parquet de Bobigny avait reçu une lettre anonyme dans laquelle l’auteur accusait les deux gardiens de la paix «d’avoir volé la somme de 90.000 euros», et «d’avoir altéré la vérité lors de la rédaction du procès-verbal d’interpellation», en mentionnant la présence d’un policier, qui était en réalité absent.

une enquête ouverte confiée à l'iGPN

Dans ce courrier, il accusait également les deux fonctionnaires d’être indirectement responsables du suicide d’une de leurs collègues, présente sur les lieux au moment de l’interpellation. Agée de 22 ans, cette dernière se serait opposée au vol d’argent, et avait mis fin à ses jours le soir même.

Le parquet de Bobigny a donc décidé d'ouvrir une enquête, confiée à l'IGPN, qui n’a pas trouvé de lien formel entre le suicide de la jeune femme et ce présumé vol d’argent, précise le quotidien régional. En revanche, les investigations ont révélé que les deux fonctionnaires étaient déjà visés par quatre procédures administratives.

La procédure classée en juillet 2019

Certains de leur collègues avaient dénoncé «le comportement jugé dangereux, à la limite de la légalité et non déontologique» des deux hommes. La procédure a finalement été classée par le parquet de Bobigny en juillet 2019 pour «causes d'infraction insuffisamment caractérisées», précise Le Parisien.

Rien ne remet en cause l'opération de police selon la justice, d’autant que le jeune trafiquant présumé a reconnu «avoir accepté de transporter une importante somme d’argent dans des conditions de dissimulation qui caractérisent le délit de blanchiment».

Mais il compte bien profiter du renvoi de son procès pour «que toute la vérité soit faite sur cette affaire», a déclaré son avocat.

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