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Maltraitance animale : déjà plus de 240.000 soutiens pour un projet de référendum d'initiative partagée

En juin 2019, l'association L214, qui fait partie du collectif qui porte le projet de Référendum pour les animaux, avait dénoncé le scandale des «vaches à hublot».[JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]

L'adage dit que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même et, pour certaines associations de protection animale, c'est aussi vrai en matière de politique. Une vingtaine d'entre elles lancent un projet de référendum d'initiative partagée contre la maltraitance animale. En cinq jours, plus de 240.000 personnes se sont inscrites pour soutenir l'initiative.

Mais le chemin est encore long. Dans une vidéo postée sur Twitter, le journaliste Hugo Clément, membre du collectif qui porte le projet, explique que le référendum d'initiative partagée (RIP) est «un outil qui permet aux citoyennes et citoyens [...] de soumettre une proposition de loi au référendum».

Cependant, pour en arriver là, il faut que l'initiative soit soutenue par au moins un cinquième des parlementaires, soit 185 sénateurs ou députés, et qu'un dixième de la population électorale se prononce ensuite en sa faveur. Cela implique de convaincre 4.700.000 personnes.

Le projet de loi ne sera examiné au Parlement ou soumis à un vote national qu'après avoir rempli ces deux conditions. Historiquement, ce n'est encore jamais arrivé. On se souvient notamment de l'échec de cette même procédure concernant le projet de privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP), en mars dernier. A l'époque, seul un million de signatures avaient été recueillies.

Des grands noms de l'économie française mobilisés

Pour l'instant, le «Référendum pour les animaux» propose seulement aux Français de s'inscrire pour montrer leur intérêt pour le projet. Leur véritable rôle n'interviendra qu'en dernière étape, si les 185 parlementaires sont réunis et que le texte est validé par le Conseil constitutionnel. Alors, le recueil des soutiens sera ouvert par le ministère de l'Intérieur et les citoyens seront appelés à donner leur avis.

En attendant, les porteurs de l'initiative encouragent leurs soutiens à mobiliser leurs élus. Principalement composé d'acteurs clé de la protection animale et environnementale, ce collectif réunit aussi des personnalités moins attendus sur le sujet. On retrouve notamment de grands noms de l'économie française : Xavier Niel, le patron de Free, Marc Simoncini, le fondateur du site de rencontres Meetic, et Jacques-Antoine Granjon, PDG du site Veepee.

Ils ont imaginé ensemble les six mesures qui composent leur projet de loi. Les trois premières proposent successivement l'interdiction de la chasse à courre, des élevages à fourrure et de l'élevage en cage. La quatrième prévoit la fin des spectacles avec des animaux sauvages et les deux dernières sont contre l'expérimentation animale (lorsqu'il existe une méthode de recherche alternative) et l'élevage intensif.

Une quarantaine de parlementaires soutiens du Référedum des animaux sont actuellement référencés sur le site du projet. Des personnalités, tel que l'apnéiste Guillaume Néry, le photographe Yann Arthus-Bertrand, l'ancien ministre Nicolas Hulot ou encore Cyril Dion, notamment réalisateur du film «Demain», supportent également la cause.

Pour se faire entendre, les porteurs du projet insistent sur le fait que la France est l'un des mauvais élèves de l'Union européenne en matière de condition animale. Selon un classement de l'association CIWF (Compassion in world farming), dans ce domaine l'Hexagone est en 18e position parmi les Etats membres, avec seulement 20% d'animaux élevés hors cage.

Une situation jugée intolérable et à laquelle ils souhaitent par dessus tout mettre fin, même s'il faut pour cela mobiliser des millions de Français.

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