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«No make-up», «no bra» : ces femmes ont changé leur routine beauté après le confinement

A l'issue du confinement, de nombreuses femmes ont adopté une nouvelle routine beauté moins contraignante. [©Tolga Akmen / AFP]

Le naturel plus que jamais à l’honneur. A l’issue du confinement, de nombreuses femmes ont adopté une nouvelle routine beauté moins contraignante en faisant le choix de ne plus (ou beaucoup moins) se maquiller, mais aussi en tirant un trait sur leur soutien-gorge.

Si les tendances du «no make-up» et du «no bra» se dessinent depuis quelques années, elles ont pris une réelle ampleur ces derniers mois. Selon une enquête Ifop réalisée après cette parenthèse forcée due à la pandémie de Covid-19, seule une femme sur cinq (21%) déclare se maquiller quotidiennement. C’est deux fois moins que ce que l'institut de sondages avait observé il y a trois ans (42% en 2017).

«une délivrance»

S’il est certes plus facile de se montrer sans fard avec les beaux jours, le teint étant naturellement hâlé et la chaleur quelque peu incompatible avec le maquillage, qui a tendance à couler, certaines femmes sont bien déterminées à faire perdurer cette nouvelle habitude, à l’image de Gisèle, 59 ans, employée de la fonction publique dans le Vaucluse.

«Durant cette période de confinement, en télétravail, je n’ai pas éprouvé le besoin de me maquiller, au contraire, explique-t-elle. C’était une délivrance de ne pas avoir à faire tous ces gestes quotidiennement. Je me contentais de me laver le visage et de l’hydrater. Et j’ai décidé de faire perdurer cette nouvelle habitude même en retournant physiquement au travail.»

Sans compter que «ce n’est pas agréable de porter un masque en ayant du fond de teint, notamment dans les transport en commun où il fait souvent très chaud, ou encore du rouge à lèvres, qui finit par tapisser le fond du masque», ajoute Gisèle, qui auparavant ne sortait jamais sans avoir la bouche teintée, et qui a, en même temps, réalisé une «sacrée économie».

des économies et une peau plus saine

«J’avais pour habitude d’acheter des produits de marque et de qualité qui coûtent assez cher, principalement des rouges à lèvres. J’en ai toute une collection», confie la quinquagénaire qui se dit prête à abandonner ses cosmétiques, pourtant essentiels pour elle il y a encore quatre mois, sur le long terme.

«J’ai presque 60 ans. Même si j’ai toujours adoré me maquiller, en vieillissant, c’est devenu moins primordial. On n'est jamais sûr d’atteindre ses objectifs, mais je compte bien essayer de m’en passer le plus longtemps possible, et même quand le port du masque ne sera plus obligatoire. J'ai envie de retrouver une belle peau, plus saine», assure Gisèle, précisant qu’elle réservera son plus beau rouge à lèvres, son eyeliner, et autres crayons, uniquement «pour les grandes occasions».

De son côté, Emilie, 33 ans, maman de deux enfants, fardait toutes les parties de son visage avant le confinement, du fond de teint, à la poudre, en passant par le mascara, le fard à paupières et l’anti-cernes. Désormais, cette passionnée de make-up résidant à Paris fait «le strict minimum, en mettant du crayon et du mascara».

un gain de temps le matin non négligeable

Outre le fait de laisser sa peau au repos, garder son visage quasiment nu représente un gain de temps non négligeable le matin. «J’ai décalé mon réveil 20 minutes car je sais que l’étape maquillage va me prendre beaucoup moins de temps», poursuit Emilie, pour qui s’afficher sans maquillage, ou presque, n’a pas été une réelle difficulté.

«Je n’ai pas du tout appréhendé le regard des autres. Je me sens bien telle que je suis. Et de toute manière, je ne pense pas que les gens autour de moi aient remarqué que j’ai changé mes habitudes.»

«J’ai certes quelques rides et des boutons, mais j’ai l’âge que j’ai. Pour le moment, je le vis bien», affirme-t-elle, pas certaine néanmoins «d’avoir le même discours en plein hiver». Mais une chose est sûre, «même si je maquille de nouveau, je ne ferai plus la totale, assure la jeune femme. Je mettrai uniquement un peu de poudre et de l’anti-cernes».

la pratique du «no bra» de plus en plus répandue

Le «no make-up» n’est pas le seul phénomène à avoir été boosté par l’isolement imposé par le confinement. Comme en témoigne une étude Ifop pour Xcams, les adeptes du «no bra» sont également plus nombreuses. La proportion de Françaises ne portant pas de soutien-gorge est passée de 3% en février dernier, à 7% aujourd’hui. Parmi elles, Clotilde, 35 ans, mère au foyer, qui a passé le cap avant tout pour des raisons de confort.

«Durant près de deux mois, j’en ai pas mis une seule fois. J’étais tellement à l’aise, moins oppressée par l’armature, qui parfois me grattait et me serrait, que maintenant, l’idée même d’en remette un me dérange», affirme-t-elle, consciente qu’elle peut également se le permettre de par la taille de son bonnet. «Je fais du 90B, je n’ai pas une grosse poitrine donc maintenir mes seins ce n’est pas essentiel. J’en porterai seulement si je trouve ça plus joli avec l'une de mes tenues.», ajoute Clotilde.

«ma philosophie de vie c'est de me sentir libre»

Si elle est bien décidée à faire passer son bien-être avant tout, et que pour l’heure elle vit «très bien cette nouvelle expérience», la jeune femme originaire de Montpellier (Hérault) redoute un peu les regards insistants de certaines personnes à la rentrée de septembre. Et plus précisément, ceux des parents lorsqu’elle amènera ses enfants l’école, ce choix vestimentaire étant plus difficile à assumer dans l’espace public, que chez soi.

«Je serai peut-être un peu gênée au début. Selon moi, une femme qui n'en porte pas ça se remarque assez rapidement. Quand on ne voit pas les bretelles du soutien-gorge, ou que l’on devine tout simplement les tétons à travers le t-shirt, ça interpelle, même si la réaction n’est pas forcément négative», estime-t-elle.

Si elle ignore encore quel sera son ressenti dans quelques semaines, et si cette pratique sera définitive ou provisoire, «à l’heure actuelle, conclut la trentenaire, ma philosophie de vie, c’est de me sentir libre».

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