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Finistère : 180.000 personnes sans eau potable après le débordement d’un méthaniseur

[ FRED TANNEAU / AFP]

Près de 180.000 personnes étaient privées d'eau potable ce jeudi 20 août dans le Finistère, à la suide du débordement d'une cuve de digestat d'un méthaniseur à Châteaulin, a-t-on appris auprès de la préfecture et de l'exploitant.

La préfecture, qui recommande «de ne pas utiliser l’eau du robinet pour la boisson et le lavage des légumes et des fruits consommés crus» dans 50 communes du département, a précisé qu'environ 180.000 personnes étaient concernées par ces restrictions d'usage de l'eau.

Parmi les communes concernées, figurent notamment Châteaulin (5.774 habitants), Quimper (63.000 habitants) et la très touristique presqu'île de Crozon.

«Si vous avez consommé de l’eau du robinet durant la matinée, et que vous ressentez des symptômes évocateurs de gastro-entérites, il vous est recommandé de consulter votre médecin traitant», a souligné la préfecture dans un communiqué diffusé jeudi matin.

La pollution est due au débordement d'une cuve de digestat de la centrale biogaz de Kastellin, à la suite d'un incident technique.

Entre 300 et 400 m3 de digestat ont débordé de la cuve dans la nuit de lundi à mardi, selon le gérant de la centrale Clotaire Lefort. «Tout est en sécurité. La situation est maîtrisée», a souligné M. Lefort.

La centrale biogaz est située à environ 1 km de l'Aulne, un fleuve côtier, et en amont d'une usine d'eau potable.  

Une expertise en cours

L'écoulement du digestat dans l'Aulne a provoqué un pic d'ammoniaque, rendant l'eau impropre à la consommation. «Les circonstances et les causes précises de cette pollution sont en cours d'expertise ; les services de l’État veilleront ensuite à obtenir des garanties pour qu’un tel incident ne se reproduise plus», assure la préfecture dans son communiqué.

Inaugurée en 2018, la centrale biogaz de Kastellin injecte dans le réseau gazier du méthane produit à partir de fumier, de lisier ou de déchets de l'industrie agro-alimentaire.

Le digestat, matière organique issue du processus de méthanisation, sert ensuite de fertilisant épandu sur les terres agricoles. «Ce nouvel accident industriel sur un méthaniseur porte préjudice une nouvelle fois aux rivières finistériennes, après celui de la SA Beuzec Cap Sizun, il y a deux ans, qui avait anéanti 3 kilomètres de cours d’eau», a réagi l'association Eau et Rivières de Bretagne dans un communiqué de presse.

«Comment se fait-il qu’une entreprise, dont l’étude des dangers a été présentée à l'enquête publique en septembre 2018, puisse générer un tel accident, sinon à penser que les risques industriels de ces installations de méthanisation sont largement minimisés?», s’est étonné Jean Hascoet, délégué territorial de l'association, cité dans le communiqué.

Eau et Rivières réclame un moratoire «sur la poursuite des créations d’unité de méthanisation industriel en Bretagne» et annonce le dépôt d'une plainte contre l'auteur de cette pollution.

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