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Explosion de la rue de Trévise : la mairie de Paris et un syndic mis en examen

Un affaissement répété de la chaussée, rue de Trévise, a été à l'origine du drame. Un affaissement répété de la chaussée, rue de Trévise, a été à l'origine du drame.[© Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP]

La mairie de Paris ainsi que le syndic de copropriété de l’immeuble dans lequel est partie l'explosion de la rue de Trévise ont été mis en examen la semaine dernière, a-t-on appris ce mardi 15 septembre.

Les deux entités – dont les responsabilités avaient été mises en cause dans un rapport d’experts rendu au printemps – ont été mis en examen pour «homicides et blessures involontaires» ainsi que pour «destruction, dégradation ou détérioration par l'effet d'une explosion ou d'un incendie», dans le cadre de l’instruction ouverte à la suite de la dramatique explosion survenue le 12 janvier 2019, faisant 4 victimes, 66 blessés et 400 sinistrés.

Une «étape très importante» qui vient d’être franchie pour les victimes, assure Delphine Bürkli, la maire de l'arrondissement de la rue de Trévise qui assure que celles-ci «demeuraient dans l’attente et l’incertitude depuis la remise, fin décembre 2019, d’un pré-rapport d’expertise impliquant déjà les services de la Ville de Paris».

Un «défaut de vigilance» de la mairie

Dans leur rapport rendu le 30 mai, les experts mandatés par les juges d’instruction chargés de l'enquête avaient en effet mis en cause un «défaut de vigilance» de la mairie, estimant que l'explosion aurait pu être évitée si la municipalité avait recherché la cause de l'affaissement à l'origine du drame.

Du côté du syndic, les experts ont estimé que ce dernier aurait dû faire «procéder en urgence à la réparation du collecteur d'eaux usées de l'immeuble» après la mise en évidence de son état défectueux le 25 novembre 2015. Une telle mesure aurait empêché l'infiltration des eaux dans le sol, à l'origine de l'affaissement puis de la rupture d'une canalisation de gaz.

la mairie se défend

De son côté, la municipalité parisienne s'est exprimée par la voix de son avocate. «Cette mise en examen nous permet d'avoir enfin accès au dossier et de prendre part aux investigations», a ainsi déclaré Maître Sabrina Goldman, l'avocate de la mairie. Toutefois, «nous contestons complètement l'analyse et les conclusions des experts et nous estimons n'avoir commis aucune faute en lien avec cet accident», a-t-elle ajouté.

«Dans la gestion de l'affaissement du trottoir, nous considérons que les services de voirie ont travaillé dans les règles de l'art et nous sommes très dubitatifs sur l'analyse des experts qui font un lien entre l'affaissement, la fuite et l'accident», a-t-elle expliqué, ajoutant qu’elle demanderait une «contre-expertise».

«C'est la suite logique du dépôt du rapport d'expertise qui mettait en cause la Mairie et le syndic qui conduit à ces mises en examen. Il est maintenant impératif que la mairie de Paris prenne toutes ses responsabilités», a quant à lui réagi Maître Olivier Morice, l'avocat de 17 parties civiles dans ce dossier.

A noter que le mardi 22 septembre se tiendra le comité local d’aide aux victimes dédié aux sinistrés de la rue de Trévise, sur convocation du préfet de Paris et du procureur de la République. Cette réunion pourrait aboutir à la signature d’un accord-cadre d’indemnisation pour les victimes, sous l’égide de la Déléguée Interministérielle à l’Aide aux Victimes  (DIAV).

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