Paris : des migrants évacués, Gérald Darmanin dénonce des «images choquantes»

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Une opération de police visant à déloger près de 450 migrants venus poser leurs tentes pour la nuit sur la place de la République à Paris, suscite la polémique. L'IGPN a été saisie.

Une enquête a été ouverte pour «violences par personne dépositaire de l'autorité publique» à la suite d'un croche-pied fait sur un migrant par un policier à Paris lundi soir, a appris l'AFP mardi auprès du parquet de Paris. C'est l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) qui est chargée d'enquêter sur ces faits visibles dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux qui se sont produits lundi soir en marge de l'évacuation violente par les forces de l'ordre d'un campement de plusieurs centaines de migrants place de la République.

Si l'accumulation de ces tentes sur la célèbre place parisienne était impressionnante, celle-ci est à la hauteur du nombre de migrants qui vivent encore à la rue en ce moment à Paris. «L'évacuation violente du camp de personnes exilées à Saint-Denis mardi 17 novembre a laissé entre 700 et 1.000 personnes à la rue sans solution d'hébergements», expliquait d'ailleurs Utopia 56 dans un communiqué.

«Depuis, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir de citoyen afin de convenir d'une solution avec les services publics juridiquement responsables de l'errance de ces personnes», poursuit l'association, qui milite au quotidien pour que les droits fondamentaux de ces personnes soient respectés.

Avec ce campement, les migrants et les associations qui les accompagnent espéraient éveiller les consciences sur la réalité de ces personnes à la rue, qui plus est en période de confinement, assurant qu'il est «vital aujourd'hui de rendre visible leur situation [...] face au manque de réponses concrètes des pouvoirs publics».

Faisant bloc face aux policiers qui commençaient déjà à les déloger, ils réclamaient notamment «la création de 1.000 places d'hébergement immédiates inconditionnelles», «la mise en place d'un système de premier accueil digne pour ces personnes» ainsi que «l'arrêt immédiat des violences policières envers eux».

A 21h, plusieurs centaines de tentes avaient déjà été confisquées par les forces de l'ordre présentes en nombre sur le terrain. «La police nous nasse. Nous sommes encerclés par des policiers qui chassent les personnes exilées et retirent comme d'habitude les tentes, sans pour autant avoir de solution d'hébergement», témoigne Utopia 56.

«Un regroupement de nombreuses personnes s'est constitué sur la place de la République, avec implantation de tentes. La constitution de tels campements, organisée par certaines associations, n'est pas acceptable. La préfecture de Police a donc procédé immédiatement à la dispersion de cette occupation illicite de l'espace public», ont conjointement communiqué la préfecture de Paris et d'Ile-de-France et la préfecture de police de Paris.

Des images «choquantes» pour Gérald Darmanin

Au cours de l'opération, la tension est de nouveau montée d'un cran lorsque les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement pour disperser les migrants et leurs soutiens. 

Des images qui suscitent une vive polémique. Y compris au gouvernement. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé sur sur Twitter des images «choquantes», indiquant qu'il avait réclamé «un rapport circonstancié sur la réalité des faits au Préfet de police». «Je prendrai des décisions dès sa réception», a-t-il ajouté.

Ce mardi, le ministre de l'Intérieur a indiqué  avoir «demandé à l'IGPN (la «police des polices») de remettre ses conclusions sous 48H» sur les violences survenues lors de l'évacuation.                  

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