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Paris : le stationnement payant des deux-roues motorisés bientôt testé dans le 9e ?

La mesure pourrait être votée dans la capitale en mars prochain. [© Durand Florence / Sipa]

Le stationnement des deux-roues motorisés pourrait bientôt devenir payant dans le 9e arrondissement de Paris. La maire (DVD) Delphine Bürkli a fait voter un vœu en ce sens en conseil municipal lundi 18 janvier. La décision pourrait être prise par la capitale en mars.

Delphine Bürkli souhaite lancer dans l'arrondissement qu'elle dirige depuis plus de 6 ans «une expérimentation consistant à rendre payant le stationnement des deux-roues motorisés, thermiques et électriques [...] en concertation avec les principaux acteurs concernés, habitants, usagers et associations de motocyclistes».

«Pollution», «nuisances sonores» ou encore «danger pour les piétons»... Face au nombre grandissant de motos et scooters dans la capitale, la maire du 9e avait dès 2019 souhaité «mettre fin à ce régime d'exception», notamment en rendant payant leur stationnement, sur des zones qui leur seraient réservées.

«Depuis 15 ans, le nombre de scooters a très fortement augmenté dans les rues de Paris», constate l'élue, qui estime que «créer des places de stationnement pour les deux-roues ne suffit plus». «Il faut mettre de l'ordre dans l'espace public, savoir où se garent ces véhicules, les protéger et encourager les modes de transports plus propres», explique Delphine Bürkli.

un tarif «d'un tiers» par rapport aux voitures

Concrètement, il s'agirait d'abord de définir une réglementation précise, avec la création de places spécialement destinées aux deux-roues. Côté tarifs, la maire du 9e envisage de pratiquer des «tarifs extrêmement raisonnables, sur le modèle d'un tarif résidentiel et d'un tarif visiteur». Les prix pratiqués pourraient alors être environ «d'un tiers» par rapport à ceux pratiqués sur les voitures, selon un proche de l'élue de droite.

Pour conforter son projet, la maire du 9e s'appuie sur les expériences réussies des expérimentations menées à Vincennes et Charenton (94). «Il faut tirer les enseignements de ces expérimentations. Dans les deux cas, le bilan est extrêmement positif», témoigne-t-elle. «A partir du moment où le stationnement des deux-roues est ordonné et sécurisé, les résultats tangibles apparaissent en moins de six mois», abonde Delphine Bürkli.

Un cercle vertueux selon la mairie du 9e, qui ajoute que les «ressources financières conséquentes dégagées» par le stationnement payant pourraient être utilisées à l'amélioration de l'espace public et permettre notamment de «financer des projets d'aménagement et de végétalisation».

Seul bémol, la mairie du 9e ne peut prendre cette décision sans l'aval de la mairie centrale. Pour être mise en application dans l'arrondissement, la mesure doit donc d'abord être soumise au vote de l'ensemble des élus parisiens lors du prochain conseil de Paris, prévu les 2, 3 et 4 février prochains.

Or, la majorité d'Anne Hidalgo est plutôt favorable à une politique commune et globale à toute la ville. C'est d'ailleurs ce motif qui avait déjà été utilisé par l'exécutif, qui s'était opposé à un voeu similaire déposé en novembre 2019 par Pierre-Yves Bournazel, député de Paris et co-président du groupe Indépendants et Progressistes.

La discussion avait alors été renvoyée à la tenue des Etats généraux de la Mobilité, dont les réunions qui devaient initialement se tenir au printemps 2020 ont pris du retard avec la pandémie. «Réponse en mars», fait-on savoir ce mardi 19 janvier à l'hôtel de ville, qui présentera les résultats de cette concertation lors du conseil de Paris des 9, 10 11 mars. 

«On ne va pas tergiverser comme ça pendant des années», répond de son côté Delphine Bürkli. «Soit on a la volonté chevillé au corps de réguler l'espace public, soit on continue avec un système de laisser-faire et de laisser-aller qui mène à l'anarchie», conclut l'élue.

Le stade de l'expérimentation

Par ailleurs, la municipalité parisienne semble vouloir aller plus vite qu'un simple test. «D'autres communes voisines l'ont expérimenté et en sont satisfaits. Le passage par le stade de l'expérimentation semble donc inutile» souligne-t-on à la mairie de Paris.

A noter enfin que sur la question particulière des deux-roues électriques, Anne Hidalgo a toujours souligné qu'elle ne rendrait pas payant leur stationnement, qu'ils soient particuliers ou qu'ils appartiennent à une plate-forme de location en auto-partage, telle que Cityscoot.

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