En direct
A suivre

Paris : la pollution de l'air dans le métro est préoccupante, selon l'association Respire

L'association Respire remet en cause les données de la RATP. L'association Respire remet en cause les données de la RATP.[© ABDULMONAM EASSA / AFP]

De nombreuses stations de métro parisiennes seraient «en pic de pollution permanent», fait savoir l'association Respire ce mercredi 27 janvier, selon une nouvelle étude réalisée dans dix stations de la capitale. Pour l'association nationale pour l'amélioration de la qualité de l'air, les données de la RATP sont tout simplement «trompeuses».

«Les valeurs [de la RATP, ndlr] ne correspondent pas à la pollution réelle dans les stations, avec des écarts qui atteignent un facteur 10», explique ainsi l'association Respire dans un communiqué et exige «qu’un véritable système de surveillance de la qualité de l’air soit mis en place et que ses données soient accessibles publiquement en permanence».

Des données mises au jour – à la demande de l'association Respire et du syndicat autonome de la RATP (SAT-RATP) – qui ont conjointement demandé à Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au LPC2E-CNRS à Orléans, de prendre des mesures avec un «outil de haute précision baptisé "LOAC"» qu'il a développé et qui sert à détecter les particules fines.

D'importants écarts avec les données de la RATP

Et cette nouvelle étude réalisée entre le 24 septembre et le 2 décembre 2020 dans dix stations de métro parisiennes a mis à jour d'importants écarts avec les données officielles, régulièrement communiquées par la RATP. Il en ressort notamment que «les données à Châtelet sont fausses, à cause d'un capteur encrassé qui donne des valeurs surévaluées et incohérentes» ou encore que «la station Auber est exposée à une pollution très importante, très au-dessus des valeurs habituelles».

«Notre étude montre que la RATP ne fait pas les efforts nécessaires pour évaluer sérieusement la qualité de l’air à l’intérieur des enceintes, alors que les niveaux mesurés atteignent des seuils préoccupants», témoigne Olivier Blond, le directeur de Respire, qui assure que «mesurer la gravité du problème est la première étape pour pouvoir le résoudre».

Des capteurs «mal entretenus et peu performants»

En cause selon l'association ? Le fait que la RATP se base des capteurs «mal entretenus et peu performants», qui «ne donnent pas une image réaliste de la situation de la pollution dans les stations». Respire souligne enfin que «la diversité des situations» dans les stations de métro est telle que seuls «les 2 ou 3 capteurs de la RATP», quand même ils fonctionneraient correctement, «ne pourraient en aucun cas donner une image fidèle» du niveau de pollution de l'air. 

De son côté, la RATP a fait savoir qu'elle «démentait les accusations de l'association Respire». «Ces mesures sont réalisées à l’aide d’appareils de référence régulièrement entretenus par un laboratoire accrédité par le Cofrac (Comité Français d’Accréditation) et par des auditeurs externes», a-t-elle ainsi répondu sur Twitter.

«Le réseau de mesures SQUALES (Surveillance de la Qualité de l'Air de L'Environnement Souterrain) est composé de 3 sites de mesures», poursuit la régie des transports parisiens, énumérant les trois stations «représentatives et très fréquentées» : Franklin D. Roosevelt, Châtelet et Auber. Les mesures étant actuellement interrompues dans cette dernière station «durant les travaux afin de garantir l’exactitude des données», admet-elle.

Pour autant, la RATP se félicite de réaliser «des mesures en continu dans des lieux représentatifs des espaces souterrains depuis 1997». Celles-ci étant «consultables en temps réel depuis avril 2018», sur le site dédié.

A voir aussi

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités