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Tout savoir sur Kamel Daoudi, le plus ancien assigné à résidence de France

Kamel Daoudi a été déchu de sa nationalité française. [Capture Youtube AmnestyFrance]

Le plus ancien assigné à résidence de France va-t-il retourner en prison ? La cour d’appel de Riom (Puy-de-Dôme) doit rendre sa décision ce mercredi concernant Kamel Daoudi, condamné à un an de prison avec mandat de dépôt en octobre dernier pour ne pas avoir respecté les conditions de son assignation.

Kamel Daoudi, 45 ans, avait été arrêté après 21h dans un café «alternatif» d’Aurillac, où il préparait des repas. Or, les horaires de son assignation stipulent qu’il doit se trouver dans le lieu où il réside de 21h à 7h du matin. Le tribunal lui avait également reproché de n’avoir toujours pas cherché à quitter le territoire français, comme cela lui est stipulé.

Affilié à Al-Qaida et condamné en 2005

Kamel Daoudi a été condamné en appel en 2005 à six ans de prison et à une interdiction définitive du territoire français, pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste». Il faisait partie d’un groupe jihadiste affilié à al-Qaida, soupçonné d’avoir planifié un attentat contre l’ambassade des Etats-Unis à Paris, en 2001.

La justice l’avait également déchu de sa nationalité française. Il n’est depuis que citoyen algérien.

Assigné à résidence depuis 2008

Libéré de prison en 2008 (compte tenu de sa détention provisoire), il a été assigné à résidence et soumis à deux pointages quotidiens, à la gendarmerie ou au commissariat. Cette assignation se prolonge depuis, puisque Kamel Daoudi ne quitte pas le territoire. En parallèle, la cour européenne des droits de l’Homme a interdit son expulsion vers l’Algérie, estimant qu’il y encourrait des risques de tortures.

Cela fait bientôt treize ans que l’islamiste est donc assigné à résidence. Changé de ville huit fois, il avait quitté la Charente-Maritime en 2019, pour le Cantal (où il se plaint d’être loin de sa femme et ses enfants). Ses soutiens et son avocat dénoncent un acharnement contre celui qui explique n’être plus jihadiste et qui aurait démarché de nombreux pays, qui refusent de l’accueillir.

La justice française estime de son côté que l’homme est toujours dangereux, comme le rapportent des éléments contenus dans une «note blanche» des services de renseignement. Après sa condamnation en octobre dernier, la procureure par intérim avait indiqué que Kamel Daoudi «se présente comme une victime soumise à un traitement scandaleux, mais il est soumis à une interdiction de territoire à laquelle il n’entend pas donner suite, comme il l’affirme lui-même».

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