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Pourquoi le groupe Yves Rocher se trouve dans la tourmente de l'Affaire Navalny ?

L'opposant russe est revenu en Russie après avoir été empoisonné.[Handout / Moscow's Babushkinsky district court press service / AFP]

Le 2 février dernier, l'opposant politique à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny a été condamné à trois ans de prison. Malgré l'opposition des puissances occidentales, le militant anti-corruption est officiellement condamné pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire.

Malgré lui, le groupe de cosmétique Yves Rocher se retrouve au coeur de ce scandale politique, qui complique les relations russo-européennes. Il se retrouve confronté à des «interpellations publiques injustifiées». Sur les réseaux sociaux, certains de ses collaborateurs reçoivent des émojis «vomis», ou des invectives telles que «Libérez Navalny».

UNE SAGA COMMENCEE EN 2012

Le groupe Yves Rocher raconte qu'il a été convoqué en 2012 par les autorités russes dans le cadre d'une enquête visant l'entreprise «Glavpodpiska». En répondant aux questions, ils découvrent «plusieurs indices concordants et importants rendant vraisemblable l'existence d'une escroquerie».

Le groupe Yves Rocher Vostok décide alors de porter plainte contre X, afin de garder l'accès au dossier. Aucune demande spécifique n'est émise à l'encontre des Frères Navalny, rapporte le groupe dans un communiqué. «Dès 2013, Yves Rocher Vostok n'est plus intervenu dans la procédure», précisent-ils.

Mais c'est déjà trop tard, la machine judiciaire est lancée. Le groupe est soupçonné d'être utilisé pour museler l'avocat et blogueur, adversaire encombrant de Vladimir Poutine. Le duo est accusé d'avoir détourné 26 millions de roubles (près de 28 millions d'euros, ndlr).

Alexeï Navalny est condamné à trois ans et demi de prison avec sursis. Son frère Oleg se voit infliger une peine de trois et demi de prison ferme dans une prison pénitentiaire, raconte Le Monde.

un jugement trouble

Le groupe Yves Rocher indique qu'il n'a pas subi de préjudices au sujet des prestations facturées par l'entreprise «Glavpodpiska». Il ajoute toutefois que «cela ne purge pas les conditions dans lesquelles le contrat (...) a été conclu».

L'entreprise indique que ce jugement a été confirmé par la Cour d'appel de Moscou en 2015 puis la Cour Suprême de Russie en 2018. En 2017, la Cour Européenne des droits de l'Homme a toutefois estimé que les frères Navalny avaient été privés de leur accès au droit à un procès équitable. Elle a dénoncé des «décisions de justice arbitraires et manifestement déraisonnables».

«Nous ne souhaitons ni être instrumentalisés à des fins politiques, ni prendre part au débat politique ayant cours actuellement en Russie», a déclaré le groupe.

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