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Paris : enquête ouverte après l'agression de Marek Halter à son domicile

L'écrivain de 85 ans est engagé depuis longtemps contre l'intolérance.[© Ludovic MARIN / POOL / AFP]

Des faits qui posent question. Une enquête a été ouverte après l'agression de l'intellectuel Marek Halter à son domicile parisien, dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 février. Les assaillants, deux hommes cagoulés, n'auraient rien volé.

«Patrick Strzoda [le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron] m'a appelé hier, pour me transmettre les amitiés du Président de la République. Il a dit que Emmanuel Macron m'appellera», fait savoir à Cnews Marek Halter ce dimanche 14 février.

«J'ai aussi eu des appels de plusieurs ministres ou de personnalités politiques de tout bord, comme Gérald Darmanin, Xavier Bertrand, Anne Hidalgo...», confie l'écrivain. Mais aussi de la part «nombreux responsables religieux de toutes les confessions», ainsi que «des milliers de tweets» de soutien.

«Nous sommes dans un pays merveilleux, dans lequel un écrivain agressé reçoit énormément de messages de sympathie», avec une «solidarité multi-culturelle». C'est le «coté clair» de cette agression que Marek Halter veut retenir, après l'avoir révélée au Figaro. Le «côté sombre», c'est qu'il «ne comprend pas» ce qui lui est arrivé.

Des agresseurs vêtus «comme Arsène Lupin»

Dans la nuit de vendredi à samedi, alors qu'il «corrigeait les épreuves de son nouveau livre», il s'est endormi sans son fauteuil. «Quand j'ai ouvert les yeux, vers 2h30 du matin, j'ai vu un homme à côté de moi qui me regardait. Il était tout de noir vêtu et cagoulé, comme Arsène lupin. C'était presque une caricature. Puis, j'ai vu un autre homme dans l'embrasure de la porte, habillé pareil», décrit Marek Halter.

Lui est certain qu'ils se sont introduits par la fenêtre, son appartement se trouvant au 1er étage. Il dit ensuite «s'être débattu», avant de tomber et de recevoir «quelques coups». De quoi démettre la prothèse de son épaule. «Pour la première fois de ma vie», j'ai crié au secours», confie l'écrivain de 85 ans.

C'est à ce moment que l'un des agresseurs aurait prononcé sa seule phrase : «Si vous continuez à crier, vous êtes mort». Avant que les individus «ne disparaissent» par la porte d'entrée de l'appartement, sans rien voler, si ce n'est les clés du logement qui étaient sur la porte. La scène n'a duré que «5 ou 6 minutes», d'après Marek Halter.

Après les inspections de la police scientifique, le soin des quelques contusions et un changement de serrure, restent les questions. «J'ai l'habitude des attaques en raison des causes que je défends, les juifs, les musulmans, l'antiracisme, la paix. Ça aurait été antisémite ou islamiste, j'aurais su comment réagir. Mais il n'y a même pas eu d'insulte», pointe l'intellectuel.

Avant de soupirer : «Il peut y avoir 1.000 raisons. Je mène tant de combats qui ne sont pas partagés par tout le monde». Il évoque également la sortie de son prochain livre, début mars, «Un monde sans prophètes», dans lequel il examine le manque de contre-pouvoirs éclairés dans la société actuelle.

De nombreux messages de sympathie

Marek Halter dit avoir porté plainte, et une enquête a été ouverte pour «vol par effraction aggravé par la commission de violences» par le parquet de Paris, selon les informations de France Bleu Paris. Contactés, le parquet et la préfecture de police n'ont pas donné suite.

L'agression a suscité de nombreux témoignages de soutien sur les réseaux sociaux, à l'image de ceux de Marlène Schiappa, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, ou encore d'Anne Hidalgo, la maire de Paris :

L'écrivain d'origine polonaise est engagé de longue date dans la lutte contre l'antisémitisme et le racisme. L'an dernier, il a publié l'essai «Pourquoi les juifs ?», dans lequel il s'interroge sur la haine antijuive.

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