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Grenoble : enquête ouverte après des accusations d'islamophobie à Sciences Po

La justice a ouvert deux enquêtes, après que les noms de deux enseignants de Sciences Po Grenoble accusés d'islamophobie aient été placardés sur les murs de l'établissement.

L'affiche, réalisée par l'Union Syndicale de l'IEP de Grenoble (USIEPG) et collée jeudi 4 mars, contenait le message : «Des fascistes dans nos amphis. Démission. L'islamophobie tue.»

Si les inscriptions ont été retirées quelques heures plus tard, l'accusation reprise par la section locale de l'UNEF, qui a un temps véhiculé la photo sur son compte Twitter samedi 6 mars, avant de la supprimer :

Dans la soirée, le procureur de la République de Grenoble a ouvert des enquêtes pour injure publique envers un particulier et pour dégradation de bien par inscription, signe ou dessin.

La polémique dans cet établissement dure déjà depuis plusieurs semaines. Début janvier, dans un message publié sur Facebook, l'USIEPG fait état de propos discriminants qui auraient été tenus par un professeur d'allemand :

TW : Islamophobie L’Union Syndicale s’associe à Sciences Po Grenoble en lutte pour condamner les propos tenus par ce...

Publiée par Union Syndicale Sciences Po Grenoble sur Vendredi 8 janvier 2021

«Une journée consacrée au thème "Racisme, islamophobie et antisémitisme" reste une très mauvaise idée (...) Elle serait une insulte aux victimes réelles (et non imaginaires!) du racisme et de l'antisémitisme», aurait notamment écrit l'enseignant dans un mail.

Interrogé sur France Bleu, l'homme assure que ses propos ont été «transformés». Il dit réfléchir à porter plainte, semblant craindre pour sa sécurité : «me traiter d'islamophobe est non seulement diffamatoire mais dangereux, quand on repense à ce qui est arrivé à Samuel Paty, dont le nom avait été jeté en pâture sur les réseaux sociaux».

Le second enseignant dont le nom a été affiché est spécialiste en sciences politiques et dirige le cours «l'islam et les musulmans en France».

En février, il a été visé par un appel à témoignages lancé par l'USIEPG sur les réseaux sociaux. Le syndicat demandait des exemples pour savoir si pendant son cours, «des propos islamophobes y étaient dispensés comme scientifiques» :

Étant donné les problèmes d’islamophobie de certains professeurs de l’iep, l’Union Syndicale souhaite retirer ce CS des...

Publiée par Union Syndicale Sciences Po Grenoble sur Lundi 22 février 2021

Face à ces accusations, l'enseignant mis en cause à envoyé un mail à une centaine d'élèves, demandant aux membres de l'USIEPG de ne plus assister à son cours.

L'organisation avait d'ailleurs porté plainte pour discrimination syndicale, mais le procureur de la République de Grenoble a décidé de la classer sans suite.

Une réunion de crise est prévue ce lundi 8 mars à l'Institut d'études politiques de Grenoble, à laquelle devraient assister les deux professeurs concernés, ainsi que des représentants du rectorat.

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