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Paris : Un marchand de sommeil condamné à 3 ans de prison ferme

Le verdict est tombé pour Frédéric d’Aris. Ce 10 mars 2021, ce marchand de sommeil a écopé de trois ans de prison ferme pour avoir loué une vingtaine d’appartements insalubres, dans un vieil immeuble du XIXe arrondissement de Paris.

Absent pendant son procès mais représenté par son avocat, celui qui aime s’auto-proclamer « le Prince d’Aris » fait également l’objet d’un mandat d’arrêt ainsi que d’une amende de 50.000 euros. Le tribunal a aussi prononcé la dissolution des deux sociétés civiles immobilières propriétaires, SCI Meaux et Verdi, ainsi que la confiscation avec saisie immédiate de leurs 36 appartements. De plus, sa holding Groupe Renaissance basée au Luxembourg est interdite d’exercer l’activité de gestion immobilière et condamnée à 500.000 euros d’amende.

Philippe Sarda, l’avocat de M. d’Aris n’a pas manqué de contester la décision du tribunal à l’issue de l’audience. « Je regrette que tout soit exécutoire » a-t’il réagi auprès de l’AFP. Il assure également que l’affaire n’est pas terminée : « Le procès n’a servi à rien, c’est un jugement écrit d’avance dont nous allons faire appel ».

L’homme d’affaires de 64 ans louait des appartements insalubres, humides,  infestés de cafards et autres nuisibles, à 26 locataires de l’immeuble situé au 62 rue de Meaux, à Paris. Un locataire avait même témoigné : « Il y a des fissures qui augmentent presque tous les jours… les escaliers bougent. À chaque fois il faisait faire des travaux, mais c’était juste pour maquiller en fait ».

Bien qu’elle manquait de preuves concernant l’implication personnelle de Frederic d’Aris et qu’il ait été déchargé des accusations d’intimidations et de menaces, la 31ème chambre correctionnelle de Paris a tout de même pris en considération les autres délits de perception de sommes indues, de refus délibéré d’entreprendre les travaux prescrits ou encore de bâtiment mis sous arrêté de péril.

Un passé judiciaire lourd 

Des charges qui s’ajoutent au lourd passé du « Prince d’Aris » qui comptabilise neuf condamnations entre 1999 et 2016 pour abus de bien, fraude fiscale, abus de confiance, blanchiment aggravé, violation de domicile à l’aide de manoeuvre, menaces ou contraintes, abus frauduleux de l’ignorance et de la faiblesse d’une personne vulnérable, extorsion par violence et ou encore vol en réunion.

La Fondation Abbé Pierre ainsi que des co-propriétaires de l’immeuble, dix anciens locataires et la Ville de Paris s’étaient constitués parties civiles. L’avocat de la Fondation Abbé Pierre s’est félicité et a salué la décision qu’il juge excellente. La confiscation des biens est « le meilleur moyen de s’assurer que les faits ne soient pas de nouveau commis » a-t-il expliqué.

De son côté, Ian Brossat l’adjoint à la maire de Paris en charge du logement a également tenu à féliciter la décision. « La Ville de Paris s’était portée partie civile dans ce procès, comme elle le fait systématiquement dans les affaires qui opposent des marchands de sommeil à leur victimes » peut-on lire sur son compte Twitter.

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