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Projet terroriste déjoué à Béziers : ce que l'on sait

Le Raid est intervenu avec les agents de la DGSI. [Valery HACHE / AFP]

Après l'interpellation, la semaine dernière, durant le week-end de Pâques, de cinq femmes à Béziers (Hérault) dans le cadre d’une enquête antiterroriste, l'une d'elles, âgée de 18 ans, doit être présentée, ce jeudi 8 avril, à la justice antiterroriste en vue de sa mise en examen.

Une femme de 18 ans «Déterminée»

Décrite comme «particulièrement déterminée», la principale suspecte, L. B., a été amenée, au terme de quatre jours de garde à vue, dans la nuit de mercredi à jeudi au tribunal de Paris, a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat) dans un communiqué.

L.B. doit être présentée à un juge d'instruction antiterroriste chargé de poursuivre les investigations pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle» et «détention de produits incendiaires ou explosifs» en relation avec une entreprise terroriste. Le Pnat entend requérir son placement en détention provisoire.

Pour mémoire, lors de son interpellation, l’état d’esprit de la jeune femme, outre le fait d'avoir montré une «détermination» certaine à passer à l’acte, semblait également avoir mis en évidence une implication sans failles, bien plus grande que celle attribuée aux quatre autres personnes visées, sa mère et ses trois sœurs.

L.B avait été repérée via des menaces faites sur internet. Les services de renseignement ne la connaissaient pas mais ont noté qu’elle souhaitait viser des églises pour les fêtes de Pâques, en citant plusieurs villes, comme Montpellier. Devant l’imminence du projet d’attaque, l’opération avait été rapidement mise sur pied par la DGSI, appuyée par le Raid.

Le maire de Béziers, Robert Ménard, avait affirmé que la jeune femme «est quelqu’un qui n’hésitait pas à dire, d’après ce qu’on m’a dit, qu’elle regardait des vidéos de Daesh».

Des explosifs prêts à l’emploi

L’intervention, qui s’était déroulée dans le quartier sensible La Devèze, avait permis de découvrir des engins explosifs fabriqués à la main (comme des bouteilles scotchées entre elles et des billes). Ils étaient prêts à l’emploi. Une arme blanche, un sabre avait aussi été retrouvé. Par ailleurs, plusieurs produits chimiques étaient aussi sur place et avaient été utilisés.

toute une famille complice ?

La question quant à la façon dont ont été confectionnés les engins, et si des personnes en ont été témoins, voire y ont aidé, se pose. L’appartement avait en effet été décrit comme «très encombré» et il est habité par quatre autres femmes, en plus de celles interpellées.

L’enquête doit donc se poursuivre, afin de rendre compte de la nature et de l’ampleur du projet terroriste. Si la famille n’était pas connue des services de renseignement, elle l’était en revanche des services sociaux et de la justice pour mineurs.

Les jeunes gens autoradicalisés inquiètent particulièrement les services de renseignement. Avant cette affaire, les trois précédents projets d’attentats déjoués concernaient ce genre de profil.

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