Lors d'une audition devant la Brigade de protection des mineurs (BPM), mardi 13 avril, le politologue Olivier Duhamel a reconnu les faits d'inceste sur son beau-fils, apprend-on ce mercredi de sources concordantes.
Le politologue était entendu dans le cadre de l'enquête ouverte le 5 janvier dernier par le parquet de paris pour «viols et agressions sexuelles».
Une décision qui avait fait suite à la publication d'extraits du livre «La Familia grande» de Camille Kouchner. Dans cet ouvrage, la juriste, fille du médecin et homme politique Bernard Kouchner, accuse son beau-père Olivier Duhamel d'avoir agressé sexuellement «Victor», son frère jumeau, lorsqu'il était adolescent à la fin des années 1980.
Des faits d'inceste reconnus mais prescrits
Ces faits étant prescrits, le politologue ne pouvait pas être entendu dans le cadre d'une garde à vue, comme c'est souvent le cas en la matière. De par cette prescription, Olivier Duhamel ne peut pas non plus être poursuivi sur ces faits.
De leur côté, Camille Kouchner et son frère ont eux aussi déjà été auditionnés par les enquêteurs. Les investigations en cours visaient également à «identifier toute autre victime potentielle», avait indiqué le parquet de Paris.
C'est près de quatre ans après la mort de sa mère, Évelyne Pisier, en février 2017, que Camille Kouchner avait décidé de rendre publiques ces agressions, avec le soutien de ses deux frères.
Le livre «Le consentement», dans lequel l'éditrice Vanessa Springora décrit les abus sexuels perpétrés par l'écrivain Gabriel Matzneff, lui a, a-t-elle déclaré à plusieurs reprises «fait un bien fou», lors de sa parution en janvier 2020 et incité à publier son propre récit.
Plus largement, cette libération de la parole des victimes trouve son origine successivement dans les mouvements #MeToo et MeTooInceste.
Olivier Duhamel a quant a lui démissionné de toutes ses fonctions au début de cette année.
