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Paris : l'imbroglio de l'élection législative partielle dans le 20e

Le deuxième tour des élections est prévu le 6 juin 2021. Le deuxième tour des élections est prévu le 6 juin 2021.[© Kenzo TRIBOUILLARD / AFP]

Un candidat est venu jouer les trouble-fêtes lors de l'élection législative partielle organisée dans le 20e, dont le premier tour s'est déroulé dimanche dernier. A deux jours du second tour, l'élection pourrait encore être invalidée, si le candidat LR dépose un recours devant le conseil constitutionnel, comme il l'avait annoncé.

S'assurant «déterminé», François-Marie Didier avait en effet envisagé de déposer un recours devant le Conseil constitutionnel lundi dernier après qu'un autre candidat sans étiquette – Jean-Damien de Sinzogan – a concouru dimanche au premier tour de cette élection législative exceptionnelle en affichant trompeusement le soutien de LREM.

Arrivé en troisième position dans la 15e circonscription de Paris avec 18,52 % des voix, François-Marie Didier – qui n'accède pas au second tour opposant Lamia El Aaraje (PS) et Danielle Simonnet (LFI) – estime sans doute qu'il aurait pu obtenir plusieurs centaines de voix en plus, en l'absence de candidats LREM, MoDem ou RN, si Jean-Damien de Sinzogan n'avait pas utilisé frauduleusement le logo du parti présidentiel.

De son côté, Jean-Damien de Sinzogan assure ce vendredi 4 juin dans Le Parisien «ne pas être un faux candidat» et «s'être présenté dans le formes». «Je suis adhérent d’En Marche depuis janvier [...] Le parti n’ayant pas investi de candidat dans cette circonscription, je ne suis même pas dissident», s'est-il ainsi exprimé dans le quotidien. Et loi le lui permet, puisqu'elle autorise le recours à «nom d'usage».

«Faire annuler ce scrutin»

«Il y a matière pour faire annuler ce scrutin», a ainsi de son côté fait savoir François-Marie Didier, qui a expliqué cette semaine être en train d'étudier le sujet avec ses conseils. «On ne peut pas accepter de "faux candidats" dans une élection importante comme une législative», a-t-il ajouté.

Pourtant inconnu du grand public, Jean-Damien de Sinzogan a en effet récolté 516 voix, soit 4,4 % des suffrages exprimés. Et ce, alors qu'à peine 300 voix séparent François-Marie Didier de la candidate Insoumise Danielle Simonnet, qui – elle – accède au second de cette élection, qui doit se tenir ce dimanche 6 juin.

Tantôt monarchiste en se présentant comme «Jean de Bourbon», tantôt pro Emmanuel Macron soutenu par La République En Marche, ce candidat fait figure de «candidat clown», selon François-Marie Didier. 

Une candidature loufoque qui n'est pas passée inaperçue et est même remontée jusqu'aux oreilles du parti présidentiel, qui a assuré avoir été débouté après avoir formé un référé devant le tribunal administratif. «Cette utilisation du logo comme il apparaît sur la photo et le bulletin de vote sont totalement frauduleuses», avait d'ailleurs prévenu la section parisienne de LREM.

«Un mépris des électeurs»

«Dans le contexte difficile que connaît notre pays, c'est un mépris des électeurs et des autres candidats qui font campagne sur le terrain depuis quatre mois. Je souhaite qu'une telle situation ne se reproduise plus», a conclu François-Marie Didier.

Informé, le ministère de l'Intérieur – chargé de la bonne organisation des élections en France – a communiqué à son tour. «Il appartiendra au juge des élections de déterminer si cela a pu influer sur le résultat du scrutin, et s'il y a lieu d'annuler le scrutin», a expliqué la place Beauvau.

Pour rappel, cette élection législative partielle – initialement prévue les 4 et 11 avril et reportée aux 30 mai et 6 juin – a été exceptionnellement organisée dans le 20e arrondissement pour remplacer la députée socialiste George Pau-Langevin dans le 15e circonscription de Paris, devenue il y a peu adjointe de la Défenseure des Droits.

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