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Trafic de crack à Paris : les toxicomanes évacués du Jardin d'Eole

Alors que les incidents s'enchaînaient au Jardin d'Eole, où étaient regroupés les consommateurs de crack du nord-est parisien depuis mi-mai, une évacuation a été effectuée dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 juin.

Les tensions étaient de plus en plus vives entre les toxicomanes et les riverains du Jardin d'Eole (18e), qui ne cessaient de crier leur ras-le-bol, face à une situation qu'ils qualifiaient d'inextricable. Il faut dire qu'en quelques semaines, des tirs de mortiers avaient été tirés sur les consommateurs de crack, un enfant de 2 ans avait été agressé par une toxicomane et de violentes bagarres s'étaient déroulées dans ce jardin public, où la présence de ces toxicomanes en extrême déshérence était officiellement tolérée par les autorités publiques.

Plus qu'une tolérance, il s'agissait même d'un «dispositif provisoire» mis en place conjointement par la Mairie de Paris et la Préfecture de police de Paris, afin que ce public en extrême déshérence – devenu trop bruyant et trop violent – quitte la place Stalingrad (19e), pour un quartier jugé «moins résidentiel». 

Il n'était pas question donc que la situation ne s'enlise davantage pour la municipalité parisienne, qui rappelle qu'il s'agissait d'une solution transitoire, le temps d'en trouver une pérenne. Le 7 juin dernier, la maire de Paris, Anne Hidalgo, avait demandé à ce que le jardin soit rendu «aux riverains, aux usagers et aux enfants», et ce, avant une «deadline» qu'elle avait elle-même fixée «à fin juin».

La question est désormais de savoir dans quel lieu seront accueillis les toxicomanes. Vers des centres d'hébergement dans un premier temps ? Ou directement vers un nouveau lieu choisi pour les accueillir ? Rien n'est moins sûr, alors qu'aucune solution officielle n'aurait encore été trouvée.

«Il y a des options sur la table», avait fait savoir Emmanuel Grégoire, interrogé à ce sujet il y a plus de 15 jours. Mais le premier adjoint à la mairie de Paris avait alors ajouté que la municipalité «ne pouvait pas décider toute seule», trouvant même «pénibles» les rumeurs qui planent autour du lieu où seraient envoyés ces toxicomanes.

La friche Ordener-Poissonniers privilégiée ?

Un temps évoquée pour les accueillir, la ZAC Bercy-Charenton (12e) ne semblait plus être au coeur des discussions dernièrement, alors que le choix semblait finalement se fixer sur la friche Ordener-Poissonniers (18e). Un lieu qui a la particularité d'être situé à moins de 1,5 km du Jardin d'Eole, soit à moins de 15 minutes à pieds du site tout juste évacué.

Lors de la dernière réunion en date, organisée le 25 juin en présence de riverains et d'élus locaux, Anne Souyris, l'adjointe à la mairie de Paris chargée de la santé, avait rappelé le souhait de la municipalité parisienne de proposer «une nécessaire réponse de santé publique, pour apaiser durablement la situation au Jardin d'Eole et à Stalingrad». «Les politiques des drogues doivent s’appuyer sur une logique de santé publique donc de réduction des risques sous peine d’être complètement inefficaces… y compris en termes de tranquillité publique», avait-elle fait savoir.

A ce sujet, Anne Hidalgo avait plaidé pour la mise en place d'un «réseau métropolitain de lieux d'accueil et de répit», qui seraient «ouverts de jour comme de nuit et associés à des solutions d'hébergement avec accompagnement social et médical». Seule solution selon elle «à même de répondre durablement à la détresse des usagers et des riverains».

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