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Plaintes en ligne, contrôle parlementaire… Ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron

Une stature sécuritaire à muscler. En déplacement à Roubaix (Nord) pour marquer la clôture du Beauvau de la sécurité, Emmanuel Macron a multiplié les annonces sur le sujet.

Réduire la durée des procédures pénales

Le président a dénoncé les procédures pénales beaucoup trop longues. Il a décrié les «piles de papiers» qui s’amoncellent sur le bureau des policiers. Un symbole de la «lourdeur des procédures», qui fait perdre du temps et permet parfois, «à des victimes d’être menacées ou des délinquants d’être libérés». Désormais, les rappels à la loi seront supprimés, remplacés par de véritables poursuites judiciaires ou l’abandon des charges, en fonction du degré de gravité estimé.

De nouvelles amendes forfaitaires 

Les amendes forfaitaires doivent elles aussi mettre fin aux procédures trop longues. Elles seront maintenant appliquées automatiquement aux gens du voyage qui utilisent illicitement des terrains. Il en sera de même pour les occupations de halls d’immeuble, dès octobre. Il faut frapper au porte-monnaie, a estimé Emmanuel Macron, «tout en arrêtant de faire remplir de la paperasse».

Un projet de loi contre les nouvelles formes de criminalité

Emmanuel Macron a également annoncé une loi de programmation pour la sécurité intérieure. Une façon de réfléchir sur un «temps long» aux nouvelles formes de criminalité («terrorisme, cybercriminalité, manifestations sporadiques, violence débridée»…). Ce projet de loi doit être proposé au début de l’année 2022. L’action numérique du ministère de l’Intérieur doit aussi être restructurée, a demandé le président de la République.

«Plus de bleu sur le terrain»

Le chef de l'Etat a également fixé des exigences. La première est qu’il y ait «plus de bleu sur le terrain». C’est-à-dire plus d’agents dans les rues, pour rassurer la population et dissuader les actions des délinquants. Il souhaite ainsi doubler, sous dix ans, la présence des gendarmes et policiers sur la voie publique. La hiérarchie devra elle aussi se montrer plus présente, pour un meilleur encadrement. Le recrutement le permettra, mais aussi le dégagement des agents des tâches administratives et une meilleure organisation des cycles horaires, a-t-il estimé. Une discussion doit avoir lieu sur ce dernier point, pour une conclusion en janvier 2022.

Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé la création d’un centre chargé de former de nouvelles compagnies de CRS et d’escadron de gendarmerie mobile, pour faire face aux nouveaux besoins de maintien de l’ordre. Un schéma les présentant doit être présenté avant novembre.

Plaintes en ligne dès 2023

La deuxième exigence est une meilleure prise en charge des victimes. Les femmes victimes de violences sont principalement concernées, avec la mise en place de téléphones grave-danger, de lignes d’écoutes, de formation des agents. Pour aller plus loin, la plainte en ligne doit être rendue possible dès 2023, a affirmé Emmanuel Macron. Un référent doit aussi être identifié pour permettre de suivre plus facilement l’avancée d’une procédure.

Un budget largement en hausse

Le chef de l’Etat a tenu à répondre aux «urgences» rencontrées par les forces de l’ordre. Pour cela, une augmentation d’1,5 milliard du budget du ministère de l’Intérieur sera allouée en 2022, dont 500 millions d’euros pour les mesures prises après le Beauvau. De quoi «investir dans l’humain», en permettant une meilleur formation. Son temps, pour les recrues, va augmenter de quatre mois dès l’an prochain. Une académie de police va être crée, de même que des centres nationaux et régionaux, pour répondre à la formation initiale et continue. Par ailleurs, 30.000 réservistes doivent être recrutés.

Les caméras-piéton pour chaque agent d’ici 2023, de nouvelles tenues d'ici quelques mois

Emmanuel Macron s’est prononcé pour les caméras-piéton pour accompagner les agents sur le terrain. Une caméra par patrouille sera accordée dans un premier temps. Elles doivent servir à prévenir des violences, à être transparent, mais pourront aussi être utilisées pour alimenter les procédures. D’ici à 2023, chaque fonctionnaire doit pouvoir en être équipé, a-t-il souhaité.

De même, de nouvelles tenues doivent être distribuées aux forces de l’ordre au premier trimestre 2022. Il s'agira d'un polo modernisé et d'un calot, qui remplacera la casquette.

Les rapports de l’IGPN rendus publics et un contrôle parlementaire des sanctions

«Nous devons tendre à l’irréprochabilité», a estimé Emmanuel Macron, en expliquant que 4 % des 7.564 appels reçus entre le 12 février et le 31 août par la plate-forme de signalement des discriminations concernait les forces de l’ordre. Les rapports de l’IGPN et l’IGGN seront désormais rendus publics. Des sanctions devront, si besoin, être prises dans le mois qui suit, avec la même transparence. Une instance de contrôle parlementaire des forces de l’ordre sera créée pour vérifier ce point.

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