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Présidentielle : le congrès du PS investit Anne Hidalgo malgré un contexte compliqué

Depuis son discours de candidature le 12 septembre à Rouen, Anne Hidalgo peine à s'imposer dans le débat. [Thomas SAMSON / AFP]

Anne Hidalgo a été désignée ce jeudi 14 octobre candidate du Parti socialiste à la présidentielle après un vote en interne. Officiellement candidate depuis le 12 septembre, la maire de Paris peine encore à convaincre.

Un vote sans suspense. Les adhérents du Parti socialiste ont choisi le candidat qui portera les couleurs de leur parti à l'élection présidentielle. La maire de Paris, qui bénéficiait du soutien du premier secrétaire Olivier Faure, l'a logiquement emporté avec 72% des voix face à Stéphane Le Foll, son unique challenger. 

Jusqu'à présent, Anne Hidalgo n'est pas parvenue à s'imposer dans le débat. Déclarée candidate le 12 septembre, au beau milieu de la primaire écologiste, «elle n'a pas su investir l'espace médiatique pour marteler des mots-clés qui auraient permis aux électeurs de l'identifier clairement», analyse Bruno Cautrès, politologue au Cevipof, le centre de recherches de sciences po.

des PROPOSITIONS QUI ONT FAIT «PSCHITT»

Son programme reste ainsi flou pour le grand public. Seules quelques propositions chocs sont ressorties de son discours de candidature de Rouen, comme celle de doubler le salaire des professeurs ou celle de baisser les taxes sur le carburant. Des annonces, parfois qualifiées de «démagogiques», qui ont fait «pschitt». Son positionnement, trop proche de celui de Yannick Jadot sur les thématiques sociale et écologique, lui fait également du tort.

«Anne Hidalgo n'a pas encore répondu à deux questions clés que se posent les électeurs à propos de n'importe quel candidat : quel est le thème fort qui permet de l'identifier fortement et comment il souhaiterait incarner le pouvoir», estime Bruno Cautrès. «Il faut aussi qu'elle explique ce qu'elle retire de son expérience de grande élue locale. C'est ce que les Français attendent d'elle».

5% d'intentions de vote

Résultat, Anne Hidalgo stagne autour de 5% d'intentions de vote dans le dernier baromètre Harris Interactive pour Challenges, au coude à coude avec Yannick Jadot (7%) et loin derrière Jean-Luc Mélenchon (11%). «Il faut dire que vu le niveau historiquement bas de la gauche, la part du gâteau que se taille Anne Hidalgo est forcément réduite», tempère Bruno Cautrès, pour qui la candidate socialiste est d'abord tributaire d'un problème structurel de la gauche qui la dépasse.

Dans ces conditions, une alliance avec les Verts est-elle possible ? «Le retrait de Yannick Jadot signerait la mort de sa vie politique. Il ne peut pas gagner une primaire et ne pas se présenter. Quant au PS, il est vital pour lui de présenter un candidat à la présidentielle», assure Bruno Cautrès. Tout porte donc à croire que les deux candidats iront jusqu'au premier tour.

Une voie au centre-gauche ?

Sans option à sa gauche, Anne Hidalgo a choisi de tendre la main aux anciens socialistes devenus macronistes en 2017. «Venez avec moi ! Vous devez être très malheureux d'être dans un gouvernement comme ça, qui ne fait que s'attaquer aux plus fragiles en leur disant de traverser la rue pour trouver un emploi. Qu'est-ce que vous allez vous perdre dans un truc qui ne correspond absolument pas à vos valeurs ?», leur a-t-elle lancé dimanche sur France 3. Une «bonne stratégie» pour Bruno Cautrès, qui estime que «le centre-gauche compte beaucoup de déçus d'Emmanuel Macron qu'Anne Hidalgo pourrait récupérer».

Le chemin vers l'Elysée est donc encore long pour la candidate socialiste. Prochaine étape de sa campagne, une convention d'investiture prévue le 23 octobre à Lille qui devra sonner «la mobilisation collective» autour d'elle.

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